Les tractations auront duré près de dix heures. Les pays de la zone euro sont finalement parvenus à se mettre d'accord dans la nuit de mercredi 26 octobre dernier à jeudi sur un plan anti-crise lors d'un sommet crucial à Bruxelles. Ce consensus passe par une forte réduction de la dette de la Grèce et la mobilisation de 1.000 milliards d'euros pour empêcher la contagion. Nicolas Sarkozy a parlé d'un compromis "crédible" et "ambitieux".
La nuit a été longue. Les dirigeants de la zone euro sont parvenus à un accord jeudi à 4h00 du matin pour sauver la zone euro, après dix heures de tractations. Face à l'enlisement des discussions, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Christine Lagarde ont dû intervenir personnellement dans la nuit pour trouver un compromis avec les banques. Les négociations ont été "très dures", selon le Premier ministre grec George Papandréou.
Effacement de la moitié de la dette grecque
Ce plan anti-crise doit notamment passer par l'effacement d'une partie de la dette de la Grèce pour empêcher la contagion. L'accord conclu avec les banques porte sur un renoncement de 50% de leurs créances. Athènes recevra en outre de nouveaux prêts de l'Europe et du FMI de 100 milliards d'euros également d'ici fin 2014. En échange de l'effort demandé au secteur bancaire, un accord a été trouvé pour recapitaliser les établissements qui en auraient besoin. Concrètement, les besoins ont été chiffrés à 106 milliards d'euros par l'Autorité bancaire européenne (EBA).
Le Fonds Européen renforcé
Les pays de la zone euro ont aussi décidé de démultiplier la puissance de leur Fonds européen de stabilité financière pour les pays en difficulté en le portant à 1.000 milliards d'euros dans un premier temps, contre 440 milliards actuellement. Une enveloppe qui doit permettre d'éviter que la crise de la dette ne gagne l'Italie et l'Espagne. A ce dispositif serait ajouté un autre mécanisme : un fonds spécial adossé au FMI et accueillant les contributions de pays émergents comme la Chine et la Russie. La participation de la Chine en particulier avait fait débat au niveau de certains partenaires de l’Euro groupe.
Rachat de la dette des pays en difficulté par la BCE
Dernier volet du système anti-crise : la zone euro compte sur la poursuite du soutien de la BCE, qui actuellement maintient à flot l'Italie et l'Espagne en rachetant leur dette publique sur les marchés pour éviter que les taux d'emprunt obligataires ne s'envolent. C’était un des points durs entre la France et l’Allemagne. Cette dernière avait toujours plaidé pour que la banque centrale Européenne se limite à son rôle défini initialement : organisation et lutte contre l’inflation.
Un compromis « crédible » et « ambitieux » selon Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a parlé d'un compromis "crédible" et "ambitieux" et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, de "progrès substantiels". "Je pense que nous avons pu être à la hauteur des attentes et que nous avons fait ce qu'il fallait faire" pour l'euro, a ajouté la chancelière allemande Angela Merkel. "Une nouvelle ère s'ouvre pour la Grèce", a déclaré le Premier ministre grec Georges Papandréou. Concernant l'Italie, l'heure est à l'apaisement. Silvio Berlusconi a apporté à Bruxelles une lettre promettant des réformes, qui a fait "bonne impression", selon le Premier ministre polonais Donald Tusk.
Jeudi, le président français a prévu de s'entretenir de ce sujet avec le président chinois Hu Jintao. Dans la matinée, les marchés boursiers asiatiques étaient déjà orientés à la hausse.
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