Dimanche 22 janvier dernier, Ali Abdallah Saleh a rejoint Oman pour partir ensuite aux Etats-Unis afin de "recevoir des soins médicaux". Le président yéménite, qui sera remplacé en février par Abd Rabbo Mansour Hadi, a demandé "pardon" à ses compatriotes "pour tout manquement pendant mes 33 ans de pouvoir".

Le président yémenite, Ali Abdallah Saleh, a quitté dimanche 22 janvier son pays pour Oman, d'où il doit rejoindre les Etats-Unis, pour "recevoir des soins médicaux". "Ce ne sera pas un voyage officiel", a déclaré à la presse Abdelhafiz al-Nahari, porte-parole du Congrès populaire général (CPG), le parti au pouvoir. Le département d'Etat a confirmé, assurant que le président Saleh allait rester "un temps limité" aux Etats-Unis pour y être soigné.

Mais avant de partir, dans un discours à la télévisé, il a demandé "pardon" à ses compatriotes "pour tout manquement pendant mes 33 ans de pouvoir". "Si des erreurs avaient eu lieu, elles n'étaient pas délibérées", a-t-il ajouté, dans une tentative de calmer les esprits. "Je vais me rendre aux Etats-Unis pour des soins et je retournerai à Sanaa en tant que président du Congrès populaire général (CPG)", a ajouté Ali Abdallah Saleh, blessé dans un attentat contre son palais en juin après lequel il avait été hospitalisé pendant trois mois en Arabie saoudite.

Abd Rabbo Mansour Hadi, nouveau président

Accusé de corruption et de népotisme, le chef de l'Etat, contesté dans la rue depuis un an, a accepté de céder le pouvoir en vertu d'un accord sur une transition politique conclu le 23 novembre à Ryad. Son départ survient au lendemain du vote d'une loi lui accordant l'immunité pour lui et ses proches au Parlement, qui a aussi entériné la candidature unique du vice-président Hadi à la présidentielle.

Ali Abdallah Saleh restera président honorifique jusqu'au 21 février, date de l'élection présidentielle. Après ce scrutin, "nous installerons Abd Rabbo Mansour Hadi comme chef de l'Etat (...) et Ali Abdallah Saleh prendra ses valises et fera ses adieux pour aller s'installer dans sa résidence" privée, a ajouté le président yéménite, en appelant à la réconciliation.

"Il est de notre devoir d'exécuter le tyran"

Un départ qui ne satisfait pas l'ensemble de la population. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la journée à Sanaa pour réclamer son exécution et protester contre la loi lui accordant l'immunité. "Il est de notre devoir d'exécuter le tyran", "le peuple yéménite a décidé, Saleh doit être exécuté", ont répété les manifestants. L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Jamal Benomar, a également critiqué cette immunité, soulignant le droit des "victimes" de réclamer des comptes.

Selon des sources diplomatiques à Sanaa, le fils aîné du chef de l'Etat, Ahmed, commandant de la Garde républicaine, "se trouve au sultanat d'Oman afin d'y préparer la visite de son père". Ce pays voisin a déjà accueilli en 1994 l'ancien vice-président et dirigeant sudiste yéménite Ali Salem al-Baid, contraint au cours de son séjour de 15 ans de s'abstenir de toute activité politique.

Source : leJDD.fr  22-01-2012

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