Le constructeur automobile américain Hudson Motor Car Company est un fondé le 24 février 1909 par Roy Chapin (père), un ancien cadre chez Oldsmobile, et sept autres hommes d'affaires dont J.L. Hudson, un entrepreneur de Détroit (Michigan). Comme ce dernier avait fourni le capital nécessaire, la compagnie porte son nom. Hudson Motor Car Company aura une vie assez courte puisqu’elle va est disparaitre en 1954 lors de la fusion avec Nash Motors pour former l'American Motors Corporation.
Dès sa fondation, l’ambition de la nouvelle Compagnie Hudson Car Motor est de produire une automobile qui pourrait se vendre moins de 1 000 $US et ainsi attirer une clientèle de masse. Roy Chapin (père) vient de quitter Oldsmobile et il est le seul qui peut apporter une expérience automobile.
Non seulement la compagnie va atteindre ses ambitieux objectifs de production mais elle va se lancer dans une course à l’innovation pour rendre ses modèles encore plus attractifs. Les innovations iront des premiers freins doubles hydrauliques, des témoins lumineux de pression d'huile et de tension électrique au tableau de bord du vilebrequin équilibré qui permet à la Hudson Straight-6 (surnommée "Super Six") de 1916 de rouler avec plus de puissance à haut régime. La plupart des automobiles produites par Hudson ont à cette époque des moteurs six cylindres en ligne, un système secondaire de freinage (frein de stationnement) mécanique, un embrayage à bain d’huile.
En 1919, Hudson introduit une nouvelle marque « Essex » pour les plus petits budgets afin de concurrencer les Ford et Chevrolet, laissant le marché des modèles plus luxueux à la marque Hudson. C'est la première voiture à coût minime offrant un habitacle fermé. Le succès est au rendez-vous puisqu’en 1932, 1 130 000 modèles Essex ont été commercialisés. Cette année là, la marque Essex est remplacée par la série Terraplane plus moderne : en 1932-33 le nom devient Essex-Terraplane et à partir de 1934, Terraplane seulement. Les Terraplane furent lancées avec un grand battage publicitaire autour de l'aviatrice Amelia Earhart. Finalement la Terraplane devint la Hudson 112 en 1938.
Une option disponible sur les Hudson et Terraplane de 1935 à 1938 était un levier de changement de vitesses monté sur la colonne de direction et fonctionnant avec un contrôle électromécanique. Ce système fabriqué par Bendix Corporation permettait d'éliminer le levier au plancher mais nécessitait toujours l'utilisation de la pédale d'embrayage. Comme mesure de sécurité, un levier de vitesses conventionnel était laissé sous le tableau de bord en cas de défaillance du levier électrique. En plus de cette option, il était possible d'avoir un embrayage automatique opéré par pompe à vide dès le début des années 1930
En 1936, Hudson offre une toute nouvelle version de ses automobiles. Entre autres innovations, la compagnie introduit un nouveau type de suspension qui améliore à la fois la tenue de route et le confort. Ces automobiles offrent l'habitacle le plus spacieux de l'époque pour des automobiles de même catégorie et l’on peut même se procurer, en option, un coffre de grande dimension. Deux arguments qui ont grandement favorisé les ventes. Leur moteur, des six cylindres en ligne sur quasiment tous les modèles développent des puissances maxi qui vont de 93 à 124 CV.
La Hudson Motor Car Company continue sans relâche à innover : en 1940 elle introduit la suspension indépendante à l'avant et une direction à axe central (la direction agit au point central de l'axe entre les deux roues), deux items se retrouvant généralement sur des automobiles plus dispendieuses.
En 1941 apparait une nouvelle gamme Hudson Commodore qui dès son lancement va clairement apparaitre comme la plus luxueuses des Hudson. Elle est déclinée en sedan, coupé et convertible.
Entre 1942 et 1945, Hudson comme beaucoup d’autre constructeurs automobiles américains, doit se reconvertir pour produire du matériel militaire sur les ordres du gouvernement américain. La compagnie produit, entre autres, des pièces pour l'aviation, des moteurs pour la marine et des canons de DCA. Les barges lors du Débarquement de Normandie utilisaient ainsi des moteurs Hudson. La production automobile de la Compagnie ne reprendra que le 30 août 1945 avec des modèles quasiment identiques à ceux de 1942.
En 1947, Hudson présente une toute nouvelle voiture à carrosserie complètement remodelée par le styliste Frank Spring pour l'année-modèle 1948. Cette automobile très basse et effilée, avec les roues arrière recouvertes et un arrière fuyant surbaissée, était à l'avant-garde pour l'immédiat après-guerre. Selon les différentes séries de Hudson, elle s'appela Pacemaker, Wasp, Commodore ou Hornet. Elle utilisait un plancher surbaissé entouré par les longerons du bas de caisse dans un principe appelé « Step Down ». Cette structure était l'une des plus robustes de tous les temps ainsi que l'une des plus sûres car elle abaisse le centre de gravité, et fut adoptée par les autres constructeurs par la suite.
La Commodore est équipée d’un moteur 8 cylindres en ligne de 4 293 cc de cylindrée implanté à l’avant. Il développe une puissance maxi de 125 cv à 4000 t/mn. Sur un total de production de 117 200 voitures pour l’année 1948, 62 448 étaient de Hudson Commodore soit près de 50%. Le record sera atteint en 1949 avec 159 000 unités produites mais il ne durera pas : plus que 105 000 en 1950 puis 70 000 en 1952.
Hudson décide alors de viser le marché des compactes délaissé par les Grands de l'auto, General Motors, Ford et Chrysler, afin d'augmenter sa clientèle. Hudson offrit la « Jet » en 1953 mais cette dernière concurrençait la Rambler de Nash Motors, produite depuis 1949. La Rambler était très populaire mais le marché pour ce segment automobile était encore limité et la Jet eu des ventes décevantes. De 21 000 unités vendues à son introduction, elle dégringola à 14 en 1954. Cet échec a mis à mal les dernières réserves financières de la firme, des rumeurs commencèrent à circuler sur une éventuelle fusion de Hudson et Nash. Une fusion qui sera effective en 1954 avec la création de la Société American Motors qui conservera la marque Hudson pendant quelques années.
C’est sous cette marque que nait le projet « Italia » en 1955. Il s’agit pour Hudson de tenter de conquérir le marché américain des voitures de sport qui s’annonce très prometteur. Hudson s’adresse à La Carrozzeria Touring à Milan qui va à la fois définir le style de la voiture et sa fabrication sur la base de modèles Hudson jet envoyées des Etats-Unis. Une fabrication très artisanale puisque, dans les ateliers de Milan les ouvriers de Touring découpent les caisses monocoques au chalumeau pour construire des plateformes sur lesquelles ils vont greffer une carrosserie aluminium.
Le moteur, celui de la Jet, est un 6 cylindres en ligne de 3 300 cc de cylindrée qui, alimenté par deux carburateurs délivre une puissance maxi de 115 cv. Le style extérieur est très original. L’intérieur a été particulièrement soigné sur le plan de l’ergonomie, mais les performances de la voiture sont totalement insuffisantes par rapport à ses concurrentes Chevrolet Corvette ou Nash-Healey. Le projet sera finalement rapidement abandonné et seulement 26 exemplaires de la Hudson Italia seront fabriqués.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)