C'est en 1953 qu'est née la première Corvette. Avec ses lignes affriolantes et son prix accessible, elle a fait rêver toute une génération acquise au modèle de "l'American Way of Life". Sa très légère carrosserie en fibre de verre a surpris les observateurs bien plus que ses dessous issus de la gamme standard de Chevrolet. En particulier, son six-cylindres en ligne "Blue Flame" accolé à une boîte automatique Powerglide à deux rapports semblait bien anémique au regard des performances offertes par des concurrentes telle une Jaguar XK par exemple. Deux ans plus tard, la Corvette adoptait un V8 pour ne plus jamais le quitter. Depuis, six générations de Corvette se sont succédées et les performances sont peu à peu venues à la hauteur des meilleures voitures sportives du monde.
Pour le soixantième anniversaire de la Chevrolet Corvette en 2013, la marque a décidé de lancer la septième génération. Entièrement renouvelée par rapport à la précédente la plus célèbre des voitures sportives américaines reste fidèle au V8 culbuté. Elle a été présentée au Salon de Detroit 2013, soixante ans après la commercialisation du premier modèle. Pour l'occasion, l'appellation « Stingray », inaugurée en 1963 avec la deuxième génération, revient sur le devant de la scène. Aujourd'hui, la Corvette n'est plus accessible, comme à la grande époque, aux plus jeunes américains. Toutefois, elle constitue toujours une alternative abordable aux Porsche et Ferrari concurrentes.
Depuis la dernière génération lancée en 2005, les spéculations allaient bon train sur le devenir de la Corvette. Certains ont même misé sur une architecture à moteur central arrière. Une tentation à laquelle General Motors a su résister, même si les tentatives furent nombreuses, au moins sur la planche à dessin : Corvette XP-819 (1964), Chevrolet XP-882 (1969), Chevrolet XP-895 (1973), Chevrolet Aerovette (1976), Chevrolet Corvette Indy (1986), tous modèles expérimentaux dévoilés au public. Fidèle à elle-même, la Corvette C7 conserve son moteur à l'avant sous un long capot. Les fanatiques lui en sauront gré, même si le débat est d'ores et déjà relancé pour la huitième génération.
Autre point où la Corvette C7 Stingray demeure fidèle à la tradition : l'architecture moteur. Bien que nouveau à 99 %, le V8 type LT1 de cette nouvelle génération est toujours culbuté. Un cas désormais unique dans la production mondiale où la distribution en tête est devenue la norme depuis belle lurette. Ce dernier des Mohicans n'en néglige pas pour autant les problématiques actuelles. General Motors annonce ainsi que le LT1 consomme moins qu'un V6 turbocompressé équivalent. La Corvette C7 promet une consommation moyenne de 9 l/100 km sur le cycle d'homologation américain routier. C'est un peu plus qu'une Porsche 911, bien moins puissante (8,7 l/100 km) mais moins qu'une BMW M3 (11,8 l/100 km dans les mêmes conditions).
A l'origine de cet appétit modéré : l'injection directe, un contrôle variable du calage des soupapes, une combustion optimisée et un système de désactivation des cylindres. A faible charge, la Corvette ne tourne que sur quatre cylindres. Par ailleurs, Chevrolet annonce une masse relativement faible pour ce bloc : 211 kg, à comparer aux 228 kg du V8 4.4 biturbo de BMW.
Malgré cette masse réduite, le V8 LT1 conserve une cylindrée généreuse de 6,2 litres, identique au LS3 de la génération précédente. Cela ne l'empêche pas de s'appeler officiellement "Small Block" ! La cylindrée du LT1 et son taux de compression élevé lui permettent d'offrir un couple de 610 Nm disponible encore plus bas que précédemment, sans recours à la suralimentation. La puissance s'élève quant à elle à 450 chevaux, contre 430 sur la Corvette C6. Ainsi, la C7 abat le 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes. Les Porsche 911 (4,6 secondes) et BMW M3 (4,8 secondes) qui ont servi de référence lors de la conception sont enterrées !
La transmission reste fidèle à l'architecture transaxle (moteur avant, boîte de vitesses accolée au train arrière) de la précédente génération. Deux unités sont proposées. De série, la Corvette Stingray dispose d'une transmission manuelle à sept rapports, une originalité partagée avec la Porsche 911 (type 991). Dans ce cas, elle dispose d'un système électronique de gestion du régime moteur au rétrogradage, comme sur la Nissan 370 Z. En clair, plus besoin de travailler le talon-pointe, l'auto s'en charge toute seule. En option, une boîte automatique à six rapports est proposée.
Du point de vue de l'aérodynamique, les ingénieurs affirment avoir tiré les leçons des modèles qui ont couru en endurance, notamment lors des 24 heures du Mans. Ainsi, le bouclier avant a été conçu pour apporter de l'appui, en maîtrisant l'écoulement d'air vers le radiateur. Chevrolet n'a pas communiqué la valeur du Cx. Sur une structure en aluminium, la Corvette C7 Stingray adopte une carrosserie en composite. Le capot et le toit amovible sont pour leur part réalisés en fibre de carbone.
Du point de vue du style, la Corvette semble être tombée sous l'influence de la Camaro. Les angles vifs et surfaces planes sont plus nombreux qu'auparavant, donnant un aspect plus massif à l'ensemble. C'est particulièrement flagrant sur la face arrière, où les feux carrés et les fausses grilles qui les entourent enlèvent toute légèreté au dessin.
Au lancement, la Corvette C7 Stingray ne sera disponible qu'en cette unique version mue par le LT1 de 450 ch. Il ne s'agit là bien entendu que d'un début, en attendant les innombrables variantes : Cabriolet, Z06, ZR1 ainsi que les séries spéciales. Ceux qui veulent une variante plus destinée aux sorties sur circuit devront opter pour le pack Z51, qui comprend un différentiel à glissement limité électronique, une lubrification par carter sec, un système de refroidissement renforcé ainsi qu'un kit aérodynamique spécifique.
Quant au prix il peut en séduire plus d’un car il reste beaucoup moins élevé que celui de la plupart de ses concurrentes : la version de base telle que définie ci-dessus est livrée pour 70 000 Euros.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)