Packard, durant les années 1920-1930 est l’un des premiers constructeurs d’automobiles de luxe. Il partage ce marché aux Etats-Unis avec l’autre grand qu’est Cadillac. C’est donc dans la démesure souvent que ce constructeur va trouver son inspiration. Il va être le premier au monde à mettre en série sur une voiture de tourisme un moteur de 12 cylindres en V. C’est Ferrari qui le suivra dans cette voie quelques temps plus tard. Cadillac fera mieux : il tentera le 16 cylindres.
Le modèle correspondant à cette nouvelle motorisation 12 cylindres sera donc, tout naturellement, dénommé Packard « Twelve ». Le moteur en question a des performances impressionnantes : moteur en V à 67°, bloc et culasse en acier dont la cylindrée de 7 292 cc implanté longitudinalement à l’avant. Il développe une puissance maxi de 160 cv à 3 200 t/mn et un couple maxi de 436 Nm à 1400 t/mn et est accouplé à une boite de vitesses manuelle à trois rapports.
Produite entre 1933 et 1939 la Packard « Twelve » sera a son apogée en 1937, année durant laquelle 1300 exemplaires seront vendus. De nombreuses innovations apparaitront sur ce modèle : suspension avant à roues indépendantes et freins à commande hydrauliques sont les plus significatives.
Comme la plupart des constructeurs automobiles de prestige, Packard Motor Car Company disposait d’un catalogue « custom » qui proposait aux clients des modèles originaux sans toutefois avoir recours à un carrossier qui aurait pu créer et exécuter un modèle unique mais a un coût encore beaucoup plus élevé.
C’est ainsi que, dès 1926, plusieurs types de carrosseries dues aux spécialistes américains tels Judkins, Fleetwood, Derham ou Holbrook apparaissent dans un catalogue spécial que le constructeur propose aux clients les plus fortunés et dans lequel ils peuvent trouver à peu près tout ce qu’ils désirent. Mais ce sont des modèles très chers et très luxueusement équipés. Ils sont même probablement trop chers par rapport à la concurrence de Cadillac puisque pour l’année 1933 seulement 520 modèles « twelve » son fabriqués. Quant aux « Custom styles » on peut les compter sur les doigts. Le Sport Phaéton de Dietrich présenté ici aurait été fabriqué en trois exemplaires au plus durant l’année 1933.
L’histoire de cette Packard Twelve Sport Phaéton châssis N° 1006-02 est connue mais assez complexe : livrée à un client inconnu par le Concessionnaire Packard de New York le 1er avril 1933 elle vit sa vie et est achetée dans les années 60 par un collectionneur de Rhodes Island George Waterman. Il va la conserver jusqu’en 1978 date à laquelle il la vend à Peter R. Rosi de St Charles dans l’Illinois. Celui-ci va faire quelques transformations mécaniques et, après une dizaine d’années, il la vend aux enchères en Septembre 1987. L’acquéreur, Sam Vaughn la conservera pendant 5 années. Elle sera invitée au Concours d’Elégance de Pebble Beach en 1991 où elle sera primée. Changement de mains encore plusieurs fois, récompensée par le prix du « best of show » au concours d’élégance de Silverado en 2000, elle est devenue depuis la voiture de tous les records. Parfaitement restaurée elle apparait dans le même état de fraicheur que lorsqu’elle a été livrée à son premier acheteur 80 ans plus tôt !..Elle est maintenant l’unique Packard Twelve Sport Phaéton de 1933 dans cet état de conservation.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)