Dans le milieu des années 1920, la Bugatti type 35, motorisée par un superbe moteur huit cylindres en ligne, rafle quasiment toutes les victoires sur les circuits automobiles. La type 35 dispose de nombreuses variantes, pour s’adapter à tous les types de compétitions et toutes les catégories. Le moteur a été décliné en cylindrée ; l’alimentation est soit naturelle soit assurée par un supercharger. La renommée de la marque est très importante aussi Bugatti décide, en 1927, de profiter de ces succès sportifs pour lancer, à partir du modèle de course, une voiture routière.
Ce sera la Bugatti Type 43 Grand Sport équipée du moteur huit cylindres en ligne de 2,3 litres de cylindrée avec un châssis modifié pour que la voiture puisse emporter confortablement 4 passagers. Le succès commercial sera au rendez-vous malgré le prix élevé de la voiture. Entre 1927 et 1932, 160 exemplaires seront produits.
Au début de 1930 le moteur huit cylindres et la type 35 commencent à s’essouffler sur les circuits. Les concurrents n’ont cessé de progresser et il est urgent de remplacer ce modèle qui a passablement vieilli. Un nouveau moteur était d’ores et déjà à l’étude mais le développement va être accéléré. La Bugatti type 51, présentée au salon de l’Automobile de Paris en 1930 équipée de ce moteur va entrer en piste et accumuler à nouveau les victoires.
Le succès commercial de la Type 43 étant complet Jean Bugatti persuade, sans trop de difficulté, son père Ettore de renouveler l’opération sur la base de la voiture de course Type 51 qui vient d’être lancée. Une opération similaire mais pourtant différente
Succédant au type 43 et 43A, le type 55 incarne une avancée supplémentaire vers l’automobile de rêve, mariant les qualités d’une très grande sportive et une élégance irréprochable. Jean Bugatti, fils d’Ettore, qui vient d’avoir 22 ans, imagine donc pour une clientèle amatrice de voitures grandes routières à très hautes performances, une authentique voiture de grand sport, fondée sur les éléments de la « Grand Prix », mais quelque peu assagie de manière à la rendre fiable et agréable.
En réalité, les sacrifices sur la puissance sont modestes puisque ce véhicule peut atteindre les 180 km/h réels et est capable d’accélérations foudroyantes. Pour parachever son œuvre et habiller ce châssis d’exception, Jean Bugatti dessine une carrosserie dont les longues ailes semblent tracées d’un seul coup de crayon. Aujourd’hui encore, elle est considérée comme l’une des plus belles du monde. En effet, l’ensemble est surbaissée et les volumes rejetés vers l’arrière, dégageant ainsi une impression de vitesse. Sur la version originale était visible une savante découpe des deux tons de laques très contrastés. Avec la transparence des ailes avant découvrant largement la mécanique Bugatti et les roues Grand Prix en alliage léger, le roadster type 55 semblait un fauve prêt à bondir et qui bondissait effectivement dans un bruit inimitable.
Le moteur 8 cylindres en ligne de 2 262 cc de cylindrée est alimenté par un carburateur Zenith et est alimenté par un supercharger. Il développe ainsi une puissance maxi de 145 cv. La carrosserie réalisée en aluminium conduit à une voiture particulièrement légère : 800 kg ce qui explique, en partie au moins, les performances remarquables de ce roadster.
Vendu très cher à des personnalités du monde entier, le roadster type 55 ne pourra renouveler le succès de la précédente : il ne sera produit que 38 exemplaires dont plus de la moitié seront fabriqués au cours de l’année 1932.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)