Barack Obama demande des explications aux services de renseignement américains, qui semblaient connaître le cas du Nigérian soupçonné d'une tentative d'attentat sur le vol Amsterdam-Détroit. Le président américain évoque une "faille dans le système". La CIA se défend.

La CIA a-t-elle failli? Elle devra en tout cas rendre des comptes et expliquer comment Omar Farouk Abdulmutallab, le Nigérian de 23 ans soupçonné d'une tentative d'attentat sur le vol Amsterdam-Détroit le 25 décembre, a pu prendre l'avion alors que son cas semblait connu des services de renseignements.

"Totalement inacceptable"

Selon un reportage de la chaîne CNN, le père d'Omar Farouk Abdulmutallab, un important banquier et ancien ministre Nigérian, avait en effet parlé de la radicalisation de son fils à un agent de la CIA. Cet agent avait rédigé un rapport, mais ce document n'aurait pas été diffusé par le siège du contre-espionnage américain aux autres agences de sécurité, rapporte CNN, qui cite une source non-identifiée. Le père d'Omar Farouk avait fait part de son inquiétude à l'ambassade américaine d'Abuja, mais le nom de son fils n'aurait jamais été placé sur une liste d'interdiction de vol ("no-fly list"), selon la chaîne de télévision.

La diffusion de cette information a contraint Barack Obama a réagir et à demander des explications publiques à ses services mardi soir: "Lorsque notre gouvernement détient des informations sur un extrémiste connu et que cette information n'est pas partagée et suivie d'action comme cela aurait dû être le cas, de sorte que cet extrémiste embarque dans un avion avec de dangereux explosifs qui auraient pu coûter près de 300 vies, il y a faille dans le système et je considère que c'est totalement inacceptable", a lancé le président américain. D'autant plus inacceptable que c'est déjà un manque de communication entre les services de renseignement américains qui avait été mise en cause dans les attentats du 11 septembre, il y a neuf ans maintenant.

La CIA se défend

Un dysfonctionnement qu'à pourtant nié la CIA mardi soir. Un de ses porte-paroles a confirmé que le père du terroriste présumé était bien venu à l'ambassade des Etats-Unis au Nigeria et avait demandé de l'aide pour retrouver son fils. Mais la CIA affirme avoir collaboré avec l'ambassade pour ajouter le nom d'Abdulmutallab et de ses possibles contacts au Yémen à la base de données américaine sur les suspects de terrorisme, et avoir transmis ces données biographiques au Centre national de contre-terrorisme. Bref, la CIA défend bec et ongle sa gestion de ses informations

L'enquête ne fait donc que commencer sur la façon dont Omar Farouk Abdulmutallab a pu déclencher un explosif en y injectant un produit contenu dans une seringue alors que le vol 253 de Delta Airlines-Northwest s'approchait de Detroit. Et surtout sur la façon dont il a pu franchir les contrôles de sécurité à Lagos, mais aussi à Amsterdam où les portiques de sécurité n'ont pas décelé ses explosifs. Barack Obama a précisé qu'un premier bilan des procédures de sécurité serait rendu jeudi.



Source : lejdd.fr   30-12-2009

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