Contre-manifestations, propagande, arrestations d'opposants… les autorités iraniennes tente d'écraser le vent de contestation qui souffle sur le pays.
Les autorités iraniennes contre-attaquent. Après les manifestations de milliers d'opposants le week-end dernier, le gouvernement semble bien déterminée à reprendre le dessus et à mater ses détracteurs. Sa défense s'organise sur plusieurs fronts. Dans la rue d'abord, aux yeux de tous, des contre-manifestations ont eu lieu ce mardi 29 décembre. Les partisans du régime y réclamaient des "sanctions" contre les "fauteurs de trouble" qui ont tenté de déstabiliser la République, selon la presse officielle. Des dizaines de milliers de personnes auraient ainsi défilé mardi en scandant: "Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour notre Guide suprême!", rapporte la télévision nationale, qui évoque des rassemblements "spontanés" à l'échelle nationale. L'ampleur et la teneur de ces rassemblements, toutefois, n'est pas vérifiable puisque la presse étrangère a l'interdiction de couvrir les manifestations.
De son côté, le président Mahmoud Ahmadinejad, dont l'opposition conteste la réélection le 12 juin dernier, opte une nouvelle fois pour la victimisation. Selon lui, les défilés de dimanche et les huit décès - au minimum - dans le camp des manifestants, sont le fruit d'un complot de l'étranger. "La nation iranienne a souvent assisté à pareille mascarade, une mascarade d'origine sioniste et américaine", a-t-il déclaré à l'agence de presse officielle Irna. "L'opposition, qui œuvre main dans la main avec la presse étrangère, est soutenue par les ennemis de l'étranger", ont ajouté les Pasdaran mardi, dans un communiqué repris par l'agence Isna.
Arrestations
L'ambassadeur du Royaume-Uni -un des pays qui a vivement condamné les violences du week-end - à Téhéran a d'ailleurs été convoqué au ministère des Affaires étrangères iranien: "Si elle ne cesse pas ses bêtises, la Grande-Bretagne sera giflée", a même lancé le chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki, lors d'une conférence de presse. Réponse immédiate du Foreign office: l'ambassadeur britannique répliquera "vigoureusement" à toute critique. En outre, le pays appelle une nouvelle fois au respect des droits de l'homme en Iran, répétant le message de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Un message visiblement ignoré par le régime des mollahs, qui a poursuivi ses arrestations. "Il faut identifier, arrêter et punir durement ceux qui ont blasphémé", a lancé mardi Ali Larijani, président du Parlement. Dimanche, au moins 300 personnes avaient été interpellées. Lundi et mardi, une vingtaine de figures de l'opposition ont suivi. Parmi elles figurèrent trois conseillers de Mirhossein Moussavi, chef de file du camp réformateur, son beau-fils et une soeur de l'avocate Shirin Ebadi, militante des droits de l'homme et lauréate du prix Nobel de la paix 2003. Celle-ci a confirmé l'arrestation de sa sœur mardi. Reste à savoir si cette contre-offensive des mollahs saura bâillonner l'opposition, ou, au contraire, alimentera le vent de contestation qui souffle sur le pays.
Source : lejdd.fr 30-12-2009
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