Thierry Mariani s'attendait, comme Nicolas Sarkozy lui aurait promis, à entrer au gouvernement lors du dernier remaniement. Recalé, le député du Vaucluse est furieux et a le sentiment d'avoir été "pris pour un con". L'Élysée est plus qu'agacée par cette saillie d'un fidèle du chef de l'Etat. Les députés, eux, font part de leur malaise au JDD.fr.
"Comme beaucoup d'autres, Sarkozy m'a pris pour un con. Je reste un con mais je sais ce qu'il me reste à faire." Ce qu'il fait, Thierry Mariani, c'est évacuer sa colère, comme le rapporte le Canard enchaîné. Ce qu'il a fait, aussi, c'est boycotter la rencontre des députés avec Nicolas Sarkozy. Ce qu'il va faire demain? Bien malin celui qui détient la réponse. Des élus affirment qu'il est injoignable depuis plusieurs jours. LeJDD.fr confirme. Même son répondeur est indisponible. Thierry Mariani est en colère, et chercherait un peu de calme pour retrouver ses esprits et décider de son avenir. En sarkosie, ou ailleurs.
Compagnon de route de Nicolas Sarkozy depuis longtemps, Thierry Mariani a franchi la ligne blanche. Après la défection d'Hubert Falco, le maire de Toulon, il avait accepté -à la demande du chef de l'Etat- de monter au front dans les régionales, dans la difficile région PACA, où il a perdu au second tour avec un score honorable (33,02%). En échange de ce "sacrifice", le chef de l'Etat lui aurait promis un maroquin. "Je ne pense pas qu'une entrée au gouvernement se fasse sur une promesse orale", confie anonymement un député au JDD.fr. Thierry Mariani pense le contraire, et vit l'entrée au gouvernement de François Baroin et George Tron –un chiraquien et un villepiniste qui n'ont pas hésité à critiquer l'action présidentielle par le passé- comme une trahison.
"Sarkozy va le tuer politiquement"
A l'Elysée, sa colère agace au plus haut point. Le député du Vaucluse, fidèle parmi les fidèles, est désormais dans le viseur. "Ce qu'il a dit n'est pas très judicieux. Il a commis une erreur", assure un collaborateur de Nicolas Sarkozy, dans des propos rapportés par France Inter, vendredi matin. "Sarkozy va le tuer politiquement", pronostique un autre.
Parmi les députés, on se serait bien passé de cette énième polémique, alors que leurs rapports avec le chef de l'Etat sont pour le moins délicats. Peu osent aborder le sujet. Marc Lefur, député des Côtes d'Armor, consent à admettre qu'il "comprend sa déception car il s'est beaucoup battu aux côtés de Nicolas Sarkozy". Il n'en dira pas plus. Hervé Mariton sera encore moins bavard. Les critiques à l'encontre de Nicolas Sarkozy? "Je n'ai pas d'avis." Le boycott des réunions des députés? "Je n'ai pas d'avis." Les attaques contre son ami villepiniste Georges Tron, nouvellement entré au gouvernement? "Je n'ai toujours pas d'avis." D'autres refusent carrément la conversation. Le sujet est brûlant. "Même en off, je ne peux rien vous dire. Comprenez-moi…", conclut un dernier.
Source : lejdd.fr 02-04-2010
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