Le 1er octobre prochain aura lieu l'élection du président du Sénat. Si Jean-Pierre Bel, président du groupe PS à la Haute assemblée, fait logiquement figure de favori, Gérard Larcher, président sortant, ne désarme pas, espérant débaucher quelques sénateurs radicaux. "Je trouve cela dérisoire", lui a répondu son futur adversaire socialiste. Dérisoire peut-être mais pas si impossible que cela.. D’abord Jean-Pierre Bel ne sera pas le seul candidat de la gauche car Catherine Tasca a fait savoir qu’elle se présenterait. Ensuite Gérard Larcher connait bien son monde et il va rassembler les voix une par une. Déjà la Ministre des sports Chantal Jouanno a annoncé qu’elle démissionnait pour siéger au Sénat où elle a été élue dimanche dernier..
Les adjectifs manquent presque dans la bouche des socialistes. Depuis la confirmation du basculement du Sénat à gauche, dimanche 25 septembre dernier au soir, l'heure est à la fête rue de Solferino. Une petite phrase a pourtant déçu les heureux du jour. "Le 1er octobre je serai candidat à la présidence du Sénat", a ainsi claironné Gérard Larcher, lors d'une conférence de presse très brève.
Bien que battu, le président sortant espère toujours grappiller un siège ici ou là pour conserver son poste. "La majorité sénatoriale, celle d'hier, n'avait pas les contours de la majorité présidentielle. Celle d'aujourd'hui a-t-elle celle du Parti socialiste?", s'interroge-t-il ainsi, pour laisser planer le doute. Ce qui n'est pas du goût de la nouvelle majorité sénatoriale.
"On aurait un Sénat ingouvernable"
"Je trouve cela dérisoire", car "c'est une majorité de gauche qui est sortie des urnes", lui a répondu le président du groupe PS au Sénat, et son possible prochain président, Jean-Pierre Bel, au sujet des possibles débauchages de sénateurs de gauche, concluant : "il ne peut pas y avoir de hold up aujourd'hui sur la Haute Assemblée". "Comme la majorité sénatoriale est plus large que la majorité partisane, je pense que rien n'est joué et le pronostic Larcher reste pour moi le pronostic favorable" pour la présidence du Sénat, lui a rétorqué Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP, qui estime que "les socialistes vendent la peau de l'ours avant de l'avoir tué". "Je serai candidat à ce poste", a confirmé Jean-Pierre Bel sur France Inter, lundi matin, évoquant d'ores et déjà un "pacte fiscal pour redonner de l'autonomie aux collectivités".
Christophe Borgel, responsable des élections au Parti socialiste, connaît mieux que personne la "tambouille électorale", et met lui aussi en garde la droite contre toute tentative de débauchage. "Il y a une majorité claire. Je ne crois pas à un tripatouillage pour nous piquer des voix. On aurait un Sénat ingouvernable", a déclaré à la presse ce proche de Dominique Strauss-Kahn, dans la salle des conférences du Sénat. Quand on l'interroge sur le risque de voir des radicaux du groupe RDSE céder aux avances de l'UMP, Christophe Borgel feint de ne pas s'inquiéter. "Je pense que tous ceux qui ont été élus sur des listes de gauche joueront le jeu", a-t-il ainsi assuré, avant d'en remettre une couche. "Quand on arrive au Sénat par un vote de gauche dans son département, on vote à gauche" pour la présidence du Sénat, a-t-il conclu. Le message aux radicaux est passé.
La suite samedi….
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