
Nicolas Sarkozy et Luiz Ignacio Lula da Silva sont tombés d'accord samedi 14 novembre à Paris pour faire de la conférence de Copenhague sur le climat "un succès". Les deux chefs d'Etat iront défendre ensemble leur point de vue au Danemark le 7 décembre prochain.
Le climat est au beau fixe entre Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva. Le président français recevait samedi son homologue brésilien à l'Elysée et les deux hommes ont expliqué qu'ils ne voulaient pas d'un "accord au rabais" à la conférence de Copenhague sur le climat, qui s'ouvre le 7 décembre. La France et le Brésil sont parvenus à un texte commun, "parce que nous voulons que Copenhague soit un succès", a ajouté le chef de l'Etat Français. Il a également précisé que le Brésil soutenait la proposition française de création d'une organisation mondiale de l'environnement
"Notre texte est plus qu'une lettre d'intention, il doit être notre bible climatique", a déclaré le président brésilien lors d'une conférence de presse commune. L'objectif est d'empêcher les Etats-Unis et la Chine de s'entendre sur le dos des 190 autres pays participants à la conférence de Copenhague et de former un "G2", a-t-il souligné. "Nous n'avons pas le droit de laisser le président Obama et le président Hu Jintao célébrer un accord prenant pour base les réalités économiques de leurs seuls pays (...) sans tenir compte des responsabilités que nous devons avoir avec l'ensemble de l'humanité", a-t-il ajouté.
Des propositions "ambitieuses"
Dans leur déclaration commune, la France et le Brésil présentent des propositions "ambitieuses" mais "raisonnables". Les deux pays affirment notamment soutenir les objectifs de limitation du réchauffement climatique à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels et de réduction des émissions mondiales de CO2 d'au moins 50% d'ici 2050 par rapport à 1990. Ils plaident pour un soutien financier "nouveau et substantiel" aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables au réchauffement climatique, particulièrement ceux d'Afrique et les petits Etats insulaires.
Et désormais, le but est de "tout faire pour rassembler le plus grand nombre", a souligné Nicolas Sarkozy. Il a annoncé que la France agirait également de concert avec l'Allemagne et qu'il irait au sommet du Commonwealth fin novembre à Tobago mais aussi en Afrique pour convaincre de nombreux partenaires. "Nous voulons entraîner toute l'Afrique", a ajouté le président français. Il s'est également dit prêt à participer à un sommet intermédiaire organisé par le Brésil à Manaus.
Sarkozy et Lula à Copenhague
Mais, déjà, la semaine prochaine il devrait rencontrer, avec la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen. L'idée est de tout faire pour sauver la conférence sur le climat alors que tout semble indiquer qu'aucun accord n'en sortira. Le marathon de rencontres et autres réunions se terminera en décembre donc, à Copenhague, où Nicolas Sarkozy a annoncé samedi qu'il irait avec son homologue brésilien pour porter leurs propositions "ambitieuses".
De l'ambition il en faudra. En effet, la Chine a annoncé samedi qu'elle insistera pour que les grands principes du protocole de Kyoto soient préservés dans tout nouveau traité sur la lutte contre le réchauffement climatique. La République populaire pense avant tout à la référence aux "responsabilités communes mais différenciées", principe sur lequel s'appuie le protocole de Kyoto. Selon ce texte, les pays riches doivent prendre l'initiative pour ce qui est de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tandis que les pays moins avancés, comme la Chine et l'Inde, ne sont pas tenus de se fixer des objectifs contraignants avant 2020. Un privilège que Pékin souhaite conserver.
Source : lejdd.fr 14-11-2009