
Khalid Cheikh Mohamed, organisateur présumé des attentats du 11-Septembre, devrait être jugé à New York en 2010. Une annonce qui révolte les associations qui refusent de croire qu'un terroriste présumé puisse bénéficier des droits constitutionnels américains. En parallèle, le conseiller à la Maison blanche chargé du dossier Guantanamo a présenté sa démission vendredi.
Neuf ans après, New York pourrait accueillir le procès de la décennie: non loin du "Ground zéro" (photo), lieu des ruines du World Trade Center détruit le 11 septembre 2001, le tribunal fédéral de la ville devrait juger, au premier trimestre de l'année prochaine, Khalid Cheikh Mohamed, cerveau présumé des attentats. Quatre autres suspects, accusés d'avoir participé à l'attaque, devraient également être transférés à New York. Les cinq hommes sont actuellement détenus à Guantanamo. Khalid Cheikh Mohamed, un temps considéré comme le numéro 3 d'Al-Qaïda, a été arrêté en 2003 au Pakistan.
Pour plusieurs associations de victimes, ce procès pose problème. "Permettre à un terroriste et criminel de guerre d'avoir la chance de bénéficier de la protection des droits constitutionnels américains est une erreur et cela n'a jamais été fait auparavant", résume ainsi un des responsables de "9/11 Familiers for a Secure America Foundation". A Tokyo, première étape d'une tournée de neuf jours en Asie, le président américain Barack Obama s'est dit convaincu que Khalid Cheikh Mohamed serait jugé "avec la plus grande rigueur" par un tribunal américain. Il n'a toutefois pas voulu confirmer l'information, afin d'éviter de court-circuiter l'annonce que doit faire lundi, à ce sujet, son ministre de la Justice Eric Holder.
Première démission
Le transfert devant la justice fédérale du cerveau présumé des attentats du 11-Septembre est avant tout une étape de plus sur la voie de la fermeture de la prison du camp de Guantanamo, ordonnée par Obama au tout début de son mandat. La mise en œuvre de sa décision se heurte néanmoins à des problèmes juridiques, politiques et diplomatiques, une des difficultés étant de déterminer où seront transférés les quelque 215 détenus encore retenus dans la base située sur Cuba.
Mais Barack Obama ne fait pas unanimité au sein de sa propre administration. Gregory Craig, conseiller juridique de la Maison blanche qui a joué un rôle de premier plan pour tenter de fermer la prison militaire, a présenté vendredi sa démission. Son départ constitue la démission la plus importante à la Maison blanche depuis l'investiture de Barack Obama en janvier dernier. Certains, à la Maison blanche, auraient exprimé leur mécontentement ces temps-ci concernant sa gestion du dossier Guantanamo. Il sera remplacé par Bob Dauer, avocat démocrate qui travaille depuis des années pour le compte de Barack Obama, a fait savoir la Maison blanche.
Source : lejdd.fr 13-11-2009