La firme française PSA Peugeot Citroën pourrait nouer une alliance avec le géant américain General Motors. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a confirmé mercredi des discussions entre les deux groupes automobiles pour "un partenariat stratégique".

Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën a confirmé mercredi 22 février examiner "des projets de coopérations et d'alliances", alors que le site « LaTribune.fr » avait fait état mardi 21 février de négociations avancées pour un mariage avec General Motors. "Des discussions sont en cours et il n'y a aucune certitude qu'elles aboutissent", précise-t-il, sans évoquer le nom de GM. La firme américaine refuse pour l’instant de s’exprimer. Des rumeurs en tous cas que les marchés ont accueillis avec bienveillance puisque l’action du groupe PSA a grimpé de plus de 17% dans la même journée !..

Rapprochement ou fusion ?

L’information a été confirmée mercredi 22 février par le ministre du Travail, Xavier Bertrand. "Le président du groupe m'a informé mardi soir de ces discussions pour un partenariat stratégique et m'a dit que c'était une bonne nouvelle pour le groupe", a-t-il rapporté sur Europe 1. Selon Xavier Bertrand, le président du groupe, Philippe Varin, a estimé "que cela permettrait de baisser les coûts de revient des véhicules". Pour le ministre, qui n’a pas précisé s'il s'agissait "d'un rapprochement ou d'une fusion", cet accord "doit permettre de développer l’emploi en France avant tout. Je dis : ‘emploi, emploi, emploi’. Je suis très exigeant là-dessus."

En janvier, PSA s'était dit "ouvert" à l'idée d'une alliance avec un autre constructeur, après avoir connu une année 2011 difficile. Auparavant, le site « LaTribune.fr » avait fait état de discussions entre PSA et General Motors "entamées il y a plusieurs mois" et "entrées dans leur phase finale". Il citait une source officieuse selon laquelle ces discussions sont "avancées" et visent "une alliance, pas des coopérations ponctuelles". Elles "n'ont pas encore abouti, il n'y a pas d'accord à ce stade", a dit la source. Une annonce pourrait être faite début mars à l'occasion du salon de l'automobile de Genève, selon le site d’information économique.

Dans l’industrie automobile qui, depuis des décennies, se bat pour baisser ses coûts, il ne peut y avoir « alliance » entre deux grands constructeurs que si cet objectif est atteint. Alors comment ? Développer un projet en commun et profiter de l’économie d’échelle ? Permettre aux deux partenaires de s’implanter sur des marchés qui aujourd’hui leurs sont fermés, c’est le cas de PSA qui n’est toujours pas présent sur le marché américain. Partager des coûts en recherche et développement notamment sur les véhicules du futur électriques ou hybrides ? Quant à la fusion c’est une hypothèse qui n’est pas envisageable car trop compliquée à mettre en œuvre à moins que l’un des deux groupes soit dans une situation désespérée ce qui ne semble pas être le cas…

Développement à l’international

PSA avait démenti en janvier des rumeurs dans la presse italienne concernant un rapprochement avec l'Italien Fiat-Chrysler. Mais le nouveau directeur des marques du numéro un français du secteur, Frédéric Saint-Geours, avait indiqué que PSA était "tout à fait ouvert" à l'idée d'un mariage, à condition de "trouver le bon partenaire". "Pour l'instant, il n'y a pas d'alliance en cours", avait-il ajouté. En 2010, PSA avait tenté de s'allier au Japonais Mitsubishi mais l'opération avait échoué. La presse avait alors fait état d'une certaine réticence de la famille Peugeot, détentrice de 30,3% du capital et 45,74% des droits de vote.

Les ventes du numéro un français du secteur, et numéro deux européen, ont souffert en 2011 de la mauvaise santé du marché automobile européen. Elles ont reculé de 1,5% dans le monde à 3,5 millions de véhicules, plombées par de mauvaises performances en Europe. PSA a aussi vu son bénéfice net divisé par deux en 2011, à 588 millions d'euros. Le groupe avait réussi à repasser dans le vert en 2010 après deux années de pertes consécutives liées à la crise. Une alliance avec General Motors permettrait à la firme française de se développer à l'international et de résister à la concurrence de Volkswagen, Toyota ou Renault-Nissan. Le titre PSA Peugeot Citroën s'envolait mercredi matin de 8,27% à l’ouverture de la Bourse de Paris.

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