En marge d'un déplacement à Beauvais, mardi 25 mai dernier, Nicolas Sarkozy a fustigé la décision de François Mitterrand de faire passer l'âge légal de départ en retraite de 65 à 60 ans, en 1982. Une prise de position qui a fortement déplu à Martine Aubry. La première secrétaire du PS l'a fait savoir.
Le sujet n'a pas fini d'alimenter la polémique. Mardi, Xavier Bertrand a pris la parole au nom de l'UMP pour faire connaître la position du parti majoritaire sur la question des retraites. Une position conforme à celle du gouvernement, qu'Eric Woerth a annoncé un peu plus tard dans un entretien à Paris Match: l'exécutif se dirige vers un recul de l'âge de la retraite au-delà de 60 ans. Nicolas Sarkozy ne devrait pas les contredire. Mardi, en marge d'un déplacement à Beauvais, le chef de l'Etat s'en est pris directement à François Mitterrand, coupable selon lui d'avoir ramené de 65 à 60 ans l'âge du départ à la retraite, en 1982.
"Vous savez quand on pense à ce qu'a fait François Mitterrand en ramenant l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 60 ans! On aurait beaucoup moins de problème s'il s'était abstenu." Le rappel historique tombe en plein milieu d'un débat déjà passionné, alors que le président s'était montré très discret sur ce sujet sensible, laissant le soin à ses ministres d'aller au front. Devant des centaines de militants, Nicolas Sarkozy a donc mis les pieds dans le plat. Et provoqué le courroux de Martine Aubry, qui n'a pas mis bien longtemps à réagir à ce qu'elle estime être une attaque "indigne".
Le PS annulerait la réforme en 2012
"Quand un homme est capable, 15 ans après le décès de son prédécesseur, de le mettre en cause, devant l'incapacité à prendre en compte ses propres échecs, on le renvoie à ses propres mensonges", a rétorqué la première secrétaire du PS sur RTL, mardi matin, rappelant en plus l'engagement de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne de ne pas remettre en cause cette réforme mitterrandienne. Le député François Hollande, ancien premier secrétaire du PS, a estimé de son côté que cette déclaration était une offense aux Français qui avaient pu partir à 60 ans après la réforme Mitterrand. "Ces Français-là ont bien eu de la chance de ne pas avoir eu Nicolas Sarkozy. Tous ceux qui sont partis en retraite à 60 ans, depuis trente ans, se sont vus là, par la déclaration de Nicolas Sarkozy, comme fouettés, comme si c'étaient de mauvais Français qui étaient partis trop tôt", a-t-il dit sur France Info.
Si d'aventure le gouvernement venait, comme cela se précise un peu plus de jour en jour, à reporter l'âge légal de la retraite à 62 ou 63 ans, le PS, par la voix de sa patronne Martine Aubry, a d'ores et déjà annoncé que, s'il était au pouvoir en 2012, il annulerait cette réforme.
Source : lejdd.fr 26-05-2010
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