La tension entre les deux outsiders de la primaire socialiste s’est accentuée, à quelques heures du premier tour. Après avoir été attaqué par Arnaud Montebourg pour sa proximité avec l’UMP, Manuel Valls a répliqué, vendredi 7 octobre au soir, avant un meeting dans sa ville d’Evry.
"Le camp de la bêtise", contre celui de "l’UMP". A quelques heures de la primaire socialiste, le ton est encore monté entre Manuel Valls et Arnaud Montebourg, deux candidats au positionnement radicalement opposé. D’un côté, le député de Saône-et-Loire, chantre de la démondialisation, incarne l’aile gauche du Parti socialiste. De l’autre, le maire d'Evry, candidat autoproclamé de "la vérité", a insisté durant sa campagne sur la rigueur budgétaire en souhaitant "bousculer les lignes" du PS.
Jeudi 6octobre dernier, Arnaud Montebourg s'en était de nouveau pris à son adversaire. Dans un documentaire diffusé sur France 2, il avait affirmé que Manuel Valls n'avait qu'"un pas à faire pour aller à l'UMP". Et d’ajouter que "la modernité ne consist[ait] pas à reprendre des propositions de l'UMP pour les mettre dans la primaire PS".
Montebourg n'est pas "digne"
Réponse de l’intéressé vendredi soir : "Ce genre de déclarations montre que lui n'a plus qu'un pas à franchir pour rejoindre le camp de la bêtise". "C'est une petite phrase bien malheureuse qui fait plus de mal à l'auteur qu'elle ne m'atteint", lançait Manuel Valls aux journalistes, peu avant un meeting dans sa ville de l’Essonne. Et de regretter que l’attitude de son concurrent à l’investiture socialiste ne soit "pas digne" : "La campagne a été d'un très haut niveau et Arnaud a fait une campagne talentueuse. C'est dommage qu'il gâche ainsi la fin de la campagne".
Lors du deuxième débat télévisé déjà, les deux challengers de la primaire avaient eu un vif échange. Sur la proposition de Manuel Valls d’instaurer une TVA sociale, Arnaud Montebourg avait lancé : "Je ne voudrais pas laisser dire ici qu'il serait naturel que nous reprenions des solutions que la droite a essayé de faire passer". "Arnaud, pas de coup, parce que personne ici n'a le monopole de la gauche", avait répondu son adversaire, indiquant qu’il ne fallait pas "balayer d’un revers de main des idées qui peuvent être de gauche". Dans le camp de Montebourg, on explique que celui-ci n’a fait que répliquer aux attaques de Valls qui depuis la rentrée qualifiait la "démondialisation" de concept "ringard" et "réactionnaire".
La prise de position de Manuel Valls vendredi sur une éventuelle alliance entre le PS et le Modem de François Bayrou n’a probablement pas calmé les ardeurs du Bourguignon. Arnaud Montebourg, lui, s’est retrouvé avec des soutiens inattendus et embarrassants. Si vendredi soir, Marine Le Pen a estimé qu’il est le candidat "qui se rapproche le plus de (ses) positions"; le Bloc identitaire, autre formation d'extrême droite, a appelé samedi matin ses adhérents à "se déplacer en masse dimanche" pour glisser son nom dans les urnes.
Décidément ces deux là auront du mal à travailler ensemble !...
Source : leJDD.fr 08-10-2011
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