Nicolas Sarkozy a proposé aux professeurs des Lycées et Collèges de travailler 26 heures par semaine contre 18 actuellement pour gagner "25%" de salaire en plus, soit 500 euros net par mois, sur la base du volontariat, lors d'un meeting à Montpellier. Dans ce discours, le président a oublié une autre annonce importante (vite rappelée aux journalistes par son équipe) : les professeurs des écoles exonérés de la règle du remplacement de "un sur deux" partant à la retraite
Quarante-cinq minutes de discours et quatre annonces. A Montpellier, Nicolas Sarkozy a développé ses mesures pour l'Education nationale. "Pendant cinq ans, j'ai donné la priorité à l'enseignement supérieur et à la recherche. Si je suis réélu, je donnerais la priorité à l'école, de la maternelle au baccalauréat", a expliqué le candidat-président devant le Zénith de la ville de l'Hérault.
Après avoir défendu les réformes effectuées lors de son mandat (notamment celle sur l'absentéisme et les allocations familiales), le chef de l'Etat a livré un plaidoyer pour l'autorité de l'enseignant : "nous savons plus que jamais qu'à l'autorité des parents s'ajoute l'autorité intellectuelle et morale du professeur".
Huit heures de présence en plus dans les établissements pour une augmentation de 25% du traitement
Le chef de l'Etat a ensuite dévoilé son programme pour l'éducation. Partant du constat que, selon lui, "aujourd'hui, les enseignants ne sont pas assez présents dans les collèges et les lycées en dehors des heures de classe", il s'est interrogé : "Comment faire alors quand il n'y a pas d'argent pour embaucher? Comment faire, quand pour réduire nos déficits, il faut diminuer les effectifs?" Sa réponse : "Il n'y a qu'une seule solution, faire travailler les enseignants plus longtemps en les payant davantage", a-t-il ajouté. "Je propose que désormais tout enseignant qui voudra travailler davantage puisse le faire avec 26 heures de présence dans l'établissement au lieu de 18 heures de cours aujourd'hui, avec en contrepartie une augmentation de son traitement de 25%, soit près de 500 euros par mois." Résultat, une augmentation de 44% du temps de travail pour une augmentation de salaire de 25%. Selon l'entourage du candidat, un nouveau corps de professeurs certifiés (titulaires d'un Capès) serait ainsi créé.
Repenser le « collège unique »
Le chef de l'Etat a par ailleurs jugé nécessaire de "repenser complètement le collège" unique pour y enseigner "avec la même exigence et la même rigueur" les matières relevant de la culture générale et celles relevant de la culture technique. "Je préfère une école qui structure la pensée, à celle qui offre une tablette numérique sans égard pour le contenu", a-t-il glissé au passage. Une allusion à ce qui a été fait par le Conseil général de la Corrèze en particulier.
La fin du "un sur deux" dans le primaire et à la maternelle
Pour faciliter le passage du primaire au collège, il a proposé de "réfléchir" à une réduction du nombre d'enseignants en classes de 6e et de 5e en regroupant l'enseignement des disciplines littéraires, d'une part, et celui des sciences, d'autre part, pour les confier à des enseignants polyvalents. La diversification des cursus commencerait alors en 4e. Mais cela fait déjà plusieurs mois que le président explique qu'il veut réformer le collège unique.
Autonomie des Etablissements scolaires, maintien du baccalauréat
Autre annonce : rendre plus autonomes les établissements scolaires, notamment en matière de recrutement des équipes pédagogiques. Quant au baccalauréat, ce serait une "erreur" que de vouloir le supprimer, a dit Nicolas Sarkozy, qui a en revanche promis d'en relever le niveau. "Le baccalauréat doit être la mesure de la capacité à suivre un enseignement supérieur et le baccalauréat, pour garder une valeur, doit refléter une exigence plus élevée", a-t-il dit. "Moins d'options, moins d'épreuves facultatives, des notes sans doute éliminatoires dans les disciplines fondamentales, plus de place accordée au contrôle continu, un tronc commun encore plus important pourraient constituer les axes d'une réforme utile", a ajouté le chef de l'Etat. "Le temps est venu d'en débattre."
Après trois quarts d'heure de discours, le président conclut comme à son habitude dans ce début de campagne : "Françaises, Français, j'ai besoin de vous, aidez-moi à rendre la France plus forte...",
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