Tout va bien pour lui. Troisième dans un sondage paru dimanche 1er avril (ce n’est pas une blague !..), Jean-Luc Mélenchon était dans l'après-midi à Grigny, dans l'Essonne. L'occasion pour lui de répondre aux socialistes. "Occupez vous de l'extrême-droite, occupez-vous de Sarkozy, foutez nous la paix !", a-t-il lancé devant la foule de ses supporters venus nombreux pour l’applaudir.
Meeting en plein air
Le troisième homme au soir du premier tour de l’élection présidentielle, ce sera peut-être lui. Dimanche c'était le cas. Selon un sondage LH2 pour Yahoo!, Jean-Luc Mélenchon est passé devant Marine Le Pen, avec 15% des intentions de vote, soit une hausse de quatre points. "C'est une très bonne nouvelle pour tout le monde, pour tous ceux qui veulent avoir une vraie victoire de la gauche", a reconnu Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. La dynamique est de son côté, alors le candidat du Front de gauche en profite, arpente le terrain, martèle ses propositions, réitère ses critiques. Le même jour, il était à Grigny, dans l'Essonne, "la ville la plus pauvre de toute l'Ile-de-France" selon lui.
Louant en préambule l"infinie patience des banlieues", celui qui inquiète l'équipe Hollande et donne le sourire à celle de Sarkozy a enjoint les habitants à ne pas "laisser le ghetto s'installer dans (leur) propre cœur" et à ne pas laisser les banlieues devenir un "désert politique". Lui ne le laissera pas faire. Alors il a rappelé ses propositions : tarification sociale des biens élémentaires (eaux, électricité), partage des richesses, délivrance de papiers à tous les travailleurs sans papiers, Smic à 1.700 euros, remboursements de santé à 100%, et "VIe République".
"Occupez vous de l'extrême-droite, occupez-vous de Sarkozy, foutez nous la paix!"
Pourtant, la venue de Mélenchon en banlieue - qui a précédé François Hollande, qui sera à Vaulx-en-Velin dans les prochains jours - a quelque peu déçu son équipe, elle qui s'est habituée à des foules nombreuses. Un cortège du Front de Gauche a même été chahuté avant de rentrer dans le stade par une vingtaine de personnes se réclamant du PDG (parti des Grignois, composante du Parti des gens, une formation de l'Essonne). Pas de quoi affoler Jean-Luc Mélenchon, qui a saisi l'occasion qui lui était donné de répondre à ceux qui l'attaquent, comme à ceux qui lui font de l'œil.
Dans le Journal du Dimanche, Arnaud Montebourg, la "caution de gauche" de François Hollande, a ainsi lancé une grande opération séduction sur son ancien camarade, qu'il décrira le même jour comme le "Marchais des temps modernes". Mais Jean-Luc Mélenchon a préféré répondre aux socialistes qui soufflent le chaud et le froid quand son nom est évoqué. L'ancien ministre de Mitterrand a ainsi averti les socialistes qu'il ne fallait "pas se tromper de camp", déplorant qu'au moment où il arrive "au-dessus de Mme Le Pen" se constitue "un tir de barrage incroyable". "Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire de s'en prendre à moi (...) alors qu'ils se disent de gauche ! Occupez vous de l'extrême-droite, occupez-vous de Sarkozy, foutez nous la paix!", a-t-il lancé sous les applaudissements.
Réponse à Laurence Parisot du Medef
Le PS n'est pas le seul à avoir eu droit à une réponse publique. A Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui l'a associé à la Terreur de la Révolution française, il a ainsi rétorqué: "Oui Mme Parisot, c'est un mouvement révolutionnaire! C'est la révolution citoyenne qui s'avance!" "Peut-être que son cerveau est réduit comme son cœur à son portefeuille. Pour nous c'est tout le contraire!", s'est-il exclamé. Un regret pour ceux qui assistaient à ce meeting, tout de même : Jean-Luc Mélenchon n'avait pas encore pris connaissance des compliments de NKM, la porte-parole de Nicolas Sarkozy. Réponse attendue.
Source : leJDD.fr 01-04-2012
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