On a appris lundi 2 avril au matin qu’Eva Joly avait été hospitalisée la veille à la suite d’une mauvaise chute dans un escalier. Accident sans gravité qui lui permettra de reprendre sa campagne rapidement. Mais ce n’est pas cet incident qui a créé le malaise au sein du parti Socialiste. Depuis plusieurs semaines, face aux difficultés rencontrées par Eva Joly dans les sondages, certains socialistes remettent en cause l'accord électoral, très généreux, passé avec les écologistes. C'est le cas d'Arnaud Montebourg. Mais Pierre Moscovici, le directeur de campagne de François Hollande, l'assure : "Il n'y a pas de raison de revenir là-dessus." Mais des raisons il y en a, quoiqu’en dise Pierre Moscovici. La première étant que lorsque l’accord a été passé EELV tablait sur un score « à deux chiffres » ce qui était assez présomptueux mais pas tout à fait impossible. La deuxième raison est que le Parti Socialiste sait maintenant qu’il va être obligé de passer un accord du même genre avec la front de gauche et si le nombre de circonscriptions accordées est proportionnel il n’y aura plus beaucoup de place pour les élus du PS !..
L'accord passé entre le PS et les écologistes en novembre dernier - qui réserve une soixantaine de circonscriptions à EELV - est une nouvelle fois pointé du doigt, alors qu'Eva Joly est créditée d'environ 2% d'intentions de vote dans les sondages. Et côté PS, tous ne semblent pas sur la même longueur d'onde. Dimanche sur BFMTV, Arnaud Montebourg - qui avait déjà protesté en janvier contre le texte à cause d'un conflit dans son département de Saône-et-Loire - a déclaré qu'il n'est "pas écrit que l'accord soit trouvé à ce jour". Selon le représentant « spécial » de François Hollande, l'accord "a sa place, mais c'est un accord qui pose un certain nombre de problèmes et de questions" en vue des élections législatives de juin. "Il y aura des discussions après la présidentielle pour préparer les élections législatives et je ne peux pas préjuger du résultat", avait-il conclu.
De quoi remettre en cause le texte, alors que plusieurs socialistes le juge trop généreux pour les écologistes ? Non, a assuré Pierre Moscovici lundi matin sur LCI. "Je suis d'une formation très juriste, les accords sont faits pour être respectés, il n'y a pas de raison de revenir là-dessus", a fait valoir le directeur de campagne du candidat socialiste. "Il peut y avoir des discussions ou des états d'âme dans tel ou tel endroit, mais l'accord est signé", a précisé le député du Doubs. Il faudra donc que les deux « adjoints » de François Hollande se mettent d’accord rapidement sur le discours et sur les intentions du PS !...
Cécile Duflot « croit à la parole donnée » et pour Vincent Placé « Montebourg dit n’importe quoi »
Du côté des écologistes, la sortie d'Arnaud Montebourg a été évidemment très critiquée. Ces dernières semaines, plusieurs responsables d'EELV, à l'image de Dominique Voynet, ont pourtant reconnu être inquiets quant au respect de l'accord passé. "J'ai passé un accord avec la première secrétaire du Parti socialiste, qui s'appelle Martine Aubry, accord qui a été approuvé par celui qui est le candidat des socialistes. Pour le reste, c'est littérature", a indiqué lundi matin Cécile Duflot sur i-Télé. "Je suis, sur ces questions-là, très à l'ancienne. Je crois à la parole donnée", a poursuivi la secrétaire nationale d'EELV.
Invité de dernière minute de RTL, en remplacement d'Eva Joly qui a été hospitalisée suite à une chute dimanche, Jean-Vincent Placé a quant à lui déclaré que le député de Saône-et-Loire disait "n'importe quoi" sous le coup d'une "forte amertume". "J'invite Arnaud Montebourg à regarder le site du Parti socialiste, parti qu'il connaît. Il verra sur ce site le texte de l'accord", a affirmé le président du groupe écologiste au Sénat.
"Hollande ne va pas commencer sa carrière en reniant sa parole"
Eva Joly aussi avait pris la parole sur ce sujet dimanche sur Canal +. La candidate avait déclaré penser que l'accord avec le PS "sera respecté". "J'ai confiance dans le fait que nous allons gagner ces élections, les socialistes et les écologistes, on va conduire le changement", a-t-elle précisé. Même si ça n'empêchera pas le fait qu'il y a des « dissidences » aux législatives. Notamment à Paris face à Cécile Duflot, à Lyon, en Saône-et-Loire, dans l'Orne ou encore à Guingamp (Côtes d'Armor). Mais, sur le fond, Eva Joly tente de se rassurer : "François Hollande ne va pas commencer sa carrière en reniant sa parole."
Source : leJDD.fr 02-04-2012
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