L’accord un peu raté entre le PS et EELV lui a fait perdre quasiment quinze jours de campagne. Critiqué par à peu près toute la classe politique, François Hollande avance contre le vent, mais tente tout de même d’avancer. Dimanche 27 novembre dernier, le candidat socialiste s'est rendu au salon de l’Éducation pour marteler une de ses mesures phares : la création de 60.000 postes d'enseignants en cinq ans. Un principe qui ne se fera pas sans contrepartie, a-t-il toutefois précisé.
Ne parlez plus à François Hollande des écologistes, ça l’énerve !... A gauche, le débat a été phagocyté depuis plus de dix jours par l'accord passé entre le Parti socialiste et Europe Ecologie – Les Verts, donnant un angle de tir tout trouvé à la majorité. François Hollande n'est pas sorti renforcé de cette séquence. Il a découvert, en même temps que tout le monde, les termes d’un accord qu’il n’approuvait pas totalement et entre le MOX, la place de la France à l’ONU, les parachutages de candidats verts à Paris ou Lyon, François Hollande en a vu de toutes les couleurs !.. Alors après la cuisine électorale, le candidat socialiste est bien décidé à revenir à sa propre tambouille.
Dimanche 27 novembre, c'est donc d'un de ses thèmes majeurs que François Hollande a parlé. En visite au salon de l’Éducation, à Paris, le député de Corrèze a rappelé que l’Éducation nationale ferait l'objet d'une loi de programmation avant la fin 2012, s'il est élu président de la République au printemps prochain. "Si je parle de la jeunesse et donc de l'éducation, c'est pour fédérer la nation autour d'un projet qui nous dépasse", a-t-il proclamé lors d'une conférence de presse. "C'est un contrat entre la nation et l'école qu'il faut de nouveau passer." Un sujet qu'il veut symbolique. "Sur l'école, jusqu'au bout de la campagne, il y aura confrontation avec la droite. Ce n'est pas seulement deux projets pour l'école, c'est deux projets de société", a-t-il ainsi souligné dans les allées du Salon.
Draguer le monde enseignant et séduire les jeunes
Sa proposition - très critiquée - de créer 60.000 postes d'enseignants sur l'ensemble de la mandature? Il assume, s'explique, temporise aussi. Des postes, oui, mais pas sans contrepartie car les "marges de manœuvres [seront] extrêmement limitées dans un contexte économique qui sera sombre". Voilà pour ceux qui l'accusent de taper dans des caisses déjà vides. François Hollande ne serait donc pas le dépensier tant moqué par la droite. Ni "un capitaine de pédalo dans la tempête", comme l'a décrit Jean-Luc Mélenchon dans le Journal du Dimanche. Encore que, lorsqu’il avoue qu’il faudra des contreparties à l’embauche de 60 000 postes dans l’enseignement, il se garde bien de dire lesquelles..
Draguer le monde enseignant et séduire les jeunes. A en croire le sondage Ifop paru dans nos colonnes, dimanche, ça marche. Les 18-22 ans, qui voteront pour la première fois en 2012, se prononceraient à 38 % en sa faveur contre 20,5 % pour Nicolas Sarkozy.
Relancer la campagne
Sa campagne s'essouffle? Le refrain est sur toutes les lèvres. François Hollande veut inverser la tendance, alors il se démultiplie. Du terrain dimanche, donc. Des médias ensuite. Parce que le sujet est d'importance – et pour montrer que c’est bien lui qui a la main sur le sujet – le candidat socialiste se fend d'une longue tribune dans le quotidien « Le Monde », lundi 28 novembre, sur "la transition énergétique". "Après le drame de Fukushima, tandis que les réserves de pétrole s'amenuisent et que nous avons l'obligation écologique de réduire nos consommations de CO2, la France doit réussir la transition énergétique. Il s'agit de sortir progressivement du tout-pétrole pour les transports et du tout-nucléaire pour l'électricité." Une petite pierre dans le jardin d'Eva Joly. Lundi toujours, il était sur BFM TV-RMC pour évoquer la question du droit de veto de la France à l'ONU, notamment. Un thème pour lequel les écologistes l’ont également mis en porte à faux.
Martine Aubry : « Nous rendrons coup pour coup !.. »
François Hollande repart sur le terrain, sourd aux critiques. Lundi, il se rendra à Vaujours (Seine-Saint-Denis) pour visiter une usine du groupe Saint-Gobain. Mardi, il sera au salon Pollutec à Villepinte. Mercredi, il rencontrera le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Bruxelles. La droite attaque, et l'attaquera encore. Dans le JDD, Martine Aubry l'a promis: "Nous rendrons coup pour coup." Pour le moment, l'équipe Hollande semble se chercher. Les "snipers" promis par Pierre Moscovici se font attendre.
Source : leJDD.fr 28-11-2011
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