Un mois après sa victoire à la primaire du Parti Socialiste, François Hollande est attaqué de toutes parts. Par l’UMP, mais cela n’est pas extraordinaire et il s’y attendait .Mais aussi par Jean-Pierre Chevènement qui voudrait le faire « bouger, par les écologistes qui voudrait le faire céder sur la question, cruciale à leurs yeux, de la sortie du nucléaire et aussi par Jean-Luc Mélenchon qui tacle violemment le candidat PS.
Les écologistes essayent de le faire plier notamment sur l’abandon de la construction de l’EPR de Flamanville. Chevènement veut le faire "bouger". Mélenchon lui tape dessus en disant à qui veut bien l’entendre que Hollande ou Sarkozy c’est la même chose... Sans oublier la droite, qui le cible depuis qu’il est désigné. Face à cette adversité aussi vive qu’éparse, François Hollande demeure impassible. Le candidat socialiste se sent prêt à présider la France, et seul ce destin le motive. "La question qui m’est posée dans la campagne est mon rapport aux Français. À la différence de tous les autres protagonistes, ma candidature ne se fonde ni sur une décision de parti, ni sur une décision personnelle comme ce sera le cas lorsque Nicolas Sarkozy sera candidat ; je tire ma légitimité d’une primaire citoyenne, et je me dois d’être clair avec les Français."
Il ne changera pas sa position sur le nucléaire
Voilà les écologistes et le patron de l’UMP, Jean-François Copé – qui lui a demandé "au nom de la France" d’"arrêter les négociations" avec eux –, prévenus. François Hollande ne se reniera pas. Il n’est pas l’homme "mou" que certains voudraient voir malgré ses rondeurs perdues. Ou celui qui, à toutes les questions, répond "on verra". Le nucléaire est à ses yeux une question trop sérieuse pour changer d’avis en quelques jours. "J’ai dit dans la primaire ma position : je veux baisser de 75 à 50% la production d’électricité d’origine nucléaire d’ici à 2025 et je veux poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville, à condition que la sécurité soit respectée et les coûts maîtrisés. Je ne changerai pas de position." Hollande tel qu’en lui-même.
Le rassemblement oui mais pas au prix du reniement
Il veut rassembler son camp, mais ne veut perdre ni sa cohérence ni sa crédibilité. "S’il y a un accord avec EELV, j’en serai satisfait ; non pas pour la présidentielle, car les écologistes ont leur candidate, mais pour la suite. L’enjeu des négociations avec eux est parlementaire et gouvernemental." Si les écolos sont trop gourmands, Hollande assumera de ne pas leur avoir cédé. Et ce sera pareil avec les autres candidats de gauche. "Jean-Pierre Chevènement s’est lancé, on verra jusqu’où et jusqu’à quand, ce sont les électeurs qui feront pression sur lui." Jean-Luc Mélenchon fait les fiers-à-bras face à François Hollande, mais le candidat socialiste ne veut pas entrer dans son jeu. "Jean-Luc Mélenchon veut être dans une compétition au sein de la gauche. Je ne veux pas entrer dans une confrontation avec lui, même si je reconnais que nous n’avons pas les mêmes positions." Fermez le ban.
« L’élection se fera dans la crise »
Quant aux critiques sur son faux plat depuis sa désignation, François Hollande en appelle comme souvent à son mentor : "Ces questions de rythme sont un classique dans l’histoire des campagnes électorales. François Mitterrand en était tellement conscient qu’il s’était échappé à l’étranger pendant des semaines, en Chine et en Corée. L’époque et la situation ont changé." Le député de la Corrèze ne se tiendra éloigné ni de la France ni de l’actualité. Cette semaine, il rendra publique son équipe de campagne et s’installera bientôt dans ses nouveaux locaux, "200 mètres carrés rue de Grenelle". Le candidat multipliera les déplacements et sera samedi prochain à Strasbourg, où il assistera au congrès du MJS. "On a beaucoup de demandes, il faut remettre la machine en route", reconnaît Stéphane Le Foll.
La remontée de Nicolas Sarkozy et sa légère baisse dans les sondages, qui continuent à le donner très largement vainqueur de la présidentielle, n’étonnent pas vraiment François Hollande. "Il faut avoir le calme des vieilles troupes", confiait-il vendredi 12 novembre dernier dans la Marne. François Hollande sait que l’élection n’est pas gagnée et qu’"elle se fera dans la crise. La question n’est pas une rigueur de droite contre une rigueur de gauche, mais qui peut lever une espérance?".
Le candidat socialiste croit connaître le pitch de la présidentielle : "le président sortant considère que la crise exige la continuité ; le président putatif, c’est-à-dire le prochain, montrera que la crise est de sa responsabilité. La faiblesse de Sarkozy, c’est la crise, ça lui permet d’être dans l’actualité, mais c’est sa responsabilité." De l’avantage de ne pas être – encore – au pouvoir.
Source : leJDD.fr 13-11-2011
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