Le temps passe, les jours avant le deuxième tour fatidique sont maintenant comptés, mais Nicolas Sarkozy ne change pas de stratégie. Alors dimanche 29 avril, lors de son meeting à Toulouse, il a théorisé son discours controversé sur l'immigration et l'identité nationale, en célébrant la Nation et les frontières. Il a appelé tous les militants à « être fiers d’être Français »
"En 1995 c'était la fracture sociale, en 2007 c'était le travail. En 2012, le sujet majeur, ce sont les frontières." Nicolas Sarkozy a retenu la leçon du score de Marine Le Pen au premier tour. Alors à Toulouse, où il a tenu dimanche un meeting devant plus de 10.000 personnes, le candidat de l'UMP s'est une nouvelle fois adressé aux électeurs du Front national, en glorifiant la nation, l'identité nationale et le patriotisme.
Pendant un peu plus d'une heure, Nicolas Sarkozy a cherché à donner de la hauteur à sa stratégie de reconquête des quelque 6,5 millions d'électeurs qui se sont prononcés pour Marine Le Pen le 22 avril, en exaltant le "sentiment national" et la "fierté" d'être français. "Je ne veux pas laisser la France se diluer dans la mondialisation, voilà le message central du premier tour", a-t-il résumé. "L'Europe a trop laissé s'affaiblir la Nation (...) les pays qui gagnent aujourd'hui, c'est les pays qui croient dans l'esprit national", a-t-il lancé, renouvelant ensuite sa menace de sortir de l'espace Schengen si ses requêtes ne sont pas entendues par ses partenaires européens.
"Je n'accepterai pas qu'il n'y ait plus aucune différence entre être Français et ne pas l'être"
Vint ensuite l'heure d'une vibrante ode aux frontières. Pendant de longues minutes, le président sortant a expliqué à un auditoire exalté pourquoi il souhaite "remettre les frontières au centre du débat et de la question politique". "Je ne me résignerai jamais à l'aplatissement du monde (...) je n'accepterai pas qu'il n'y ait plus aucune différence entre être Français et ne pas l'être", a-t-il insisté, mettant en garde contre le risque que "nous disparaissions en tant que civilisation". Et de conclure, encore un peu plus menaçant : "Sans frontière, il n'y a pas de Nation, pas d'Etat, pas de République, pas de civilisation", donc "effacer les frontières et c'est aussitôt une multitude de petites frontières beaucoup plus dangereuses, des frontières sociales, des frontières ethniques, inacceptables, et des frontières religieuses dont nous ne voulons pas".
Les « Staliniens du XXIe siècle »
Pas question pour autant d'accréditer l'idée d'un rapprochement idéologique avec le Front national, ce que lui reproche ouvertement la gauche, et certains membres de son camp un peu plus discrètement. Pour se démarquer, il a ainsi fait la différence entre "l'amour de sa patrie" et la "haine des autres", opposé "le patriotisme", qui est "l'amour de la patrie", au "nationalisme" qui est "la haine de l'autre". Et ceux qui voient dans son discours un rapprochement avec le FN sont assimilés à des "Staliniens du XXIe siècle".
Source :leJDD.fr 29-04-2012
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