Plutôt discret sur le sujet, Nicolas Sarkozy a semblé se désintéresser de la Primaire Socialiste. Il l’a cependant critiqué, mardi, devant des responsables de la majorité. "La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques (…) le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours", a déclaré le chef de l'Etat, selon un responsable UMP. Un peu plus tôt son conseiller Franck Louvrier avait, lui, demandé, selon Le Monde, un rééquilibrage du temps de parole "avant le 31 décembre".
Si du côté de l'UMP, les résultats du premier tour de la primaire socialiste ont donné lieu à une certaine cacophonie, entre respect des éléments de langage et discours plus personnels, le chef de l'Etat, a, lui, semblé vouloir rester en dehors des débats, multipliant les déplacements à l'étranger. Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie et Allemagne en quatre jours. "Cela vous passionne, mais moi, j'ai d'autres choses à faire", aurait-il même lancé à son conseiller Franck Louvrier qui lui commentait les résultats de dimanche soir, dans l'avion qui le ramenait de Berlin, rapporte le journaliste du Monde, Arnaud Leparmentier, sur son blog.
Mais face aux responsables de la majorité mardi, Nicolas Sarkozy y est tout de même allé de sa petite phrase. "La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat [à la présidentielle] pris en otage par son parti. Le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours", a commenté le chef de l'Etat, selon un responsable UMP. "Les socialistes s'occupent des socialistes, nous devons nous occuper de l'ensemble des Français", a-t-il ajouté, tentant de passer à autre chose.
Une cellule "riposte" à l’UMP
Mais du côté de ses conseillers, la riposte s'organise. Selon les informations d'Europe 1, une cellule riposte est d'ailleurs en train d'être constituée du côté de l'UMP. Elle serait composée de ministres et d'élus, dont Nadine Morano, Valérie Rosso-Deborg (Meurthe-et-Moselle) et Franck Riester (Seine-et-Marne). Ils seront chargés, selon la radio, "du démontage systématique du projet socialiste", avec un message : "aucune des solutions proposées par la gauche pour sortir de la crise n'est réalisable".
Outre les critiques sur la "gauche de la gauche", incarnée par Arnaud Montebourg, et le spectre de la démondialisation, la majorité pourrait également s'en prendre au temps de parole. Selon « Le Monde », Nicolas Sarkozy a d'ailleurs dénoncé mardi matin "un pilonnage médiatique sans pareil". Son conseiller Franck Louvrier est également passé à l'offensive. "La couverture de ces primaires fait exploser tous les compteurs des chaînes de télévision, il va falloir rééquilibrer les choses avant le 31 décembre", a-t-il ainsi déclaré, toujours selon Arnaud Leparmentier.
Pour Harlem Désir, "la droite est ébranlée"
Face à ces attaques, la réaction du Parti socialiste n'a pas tardé. "Les propos du président de la République traduisent surtout un immense désarroi de Nicolas Sarkozy face au succès des primaires et à la forte participation des Français à cet événement", a ainsi déclaré Harlem Désir. Selon le premier secrétaire par intérim du PS, cela confirme "que la droite est ébranlée".
Preuve en est, les couacs dans la communication post-primaire ces derniers jours. Plusieurs ténors du parti présidentiel ont ainsi reconnu ces derniers jours la "modernité" voire "le succès" du processus. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a ainsi estimé mardi "que le mécanisme des primaires finira par s'imposer en France", précisant toutefois que cette réflexion ne s'appliquait pas à 2012, échéance pour laquelle le candidat naturel est "le président sortant". "La primaire semble être un vrai succès", ce qui "doit nous faire réfléchir", avait quant à lui déclaré dès dimanche l'ancien secrétaire d'Etat Dominique Bussereau. Et avant même le premier tour, François Fillon avait déclaré mercredi dernier : "Je pense que c'est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les grandes élections", allant jusqu'à qualifier la primaire "d'événement politique majeur qui concerne l'avenir de notre pays", précisant, bien sûr, qu'il évoquait l'après-2012. Nicolas Sarkozy les a tous recadrés d’un seul coup : « incompatible avec la Vème République » !..
Source : leJDD.fr 11-10-2011
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)