Les 50 milliards d'euros d'économies proposées par le gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances rectificative "pourraient entraîner la suppression de 250.000 emplois à l'horizon 2017", selon la rapporteure PS du Budget Valérie Rabault (photo), citée lundi 23 juin par « Les Echos ». Le ministre des Finances Michel Sapin s'est inscrit en faux contre ces "calculs en chambre".
Voilà un argument qui devrait plaire aux frondeurs, ces députés socialistes qui menacent de ne pas voter, ou du moins de s'abstenir, le projet de loi de finances rectificative dont l'examen débutera lundi 23 juin après-midi à l'Assemblée nationale. Le plan d'économies de 50 milliards d'euros proposé par le gouvernement "pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à l'horizon 2017". C'est Valérie Rabault, la rapporteure PS du Budget citée lundi par « Les Echos ».
Ce plan d'économies "aurait un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à l'horizon 2017", écrit la députée dans un rapport cité par le quotidien économique. Valérie Rabault, qui s'était rendue le 12 juin au ministère des Finances pour obtenir des documents qu'elle réclamait depuis des semaines, tempère toutefois ces prévisions en estimant qu'"une partie de cet impact sera neutralisée par l'adoption concomitante de mesures fortes en faveur de la réduction des charges des entreprises et du pouvoir d'achat des ménages dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité". Le gain de croissance escompté serait de 0,6 point avec 190.000 créations d'emplois d'ici 2017, indique le document de la rapporteure du Budget.
Sapin critique des "calculs en chambre"
D'autre part, l'impact du plan d'économies doit être apprécié "au regard de l'importance des risques financiers auxquels s'exposerait notre pays en l'absence de rétablissement des comptes publics", ajoute-t-elle, appelant à trouver le bon équilibre entre relance de la croissance et plan d'économies, afin de "garantir que les effets récessifs seront suffisamment compensés pour ne pas hypothéquer la reprise".
Une analyse que ne partage pas Michel Sapin. Interrogé sur France Info lundi 23 juin au matin, le ministre des Finances a d'abord effectué une mise au point : le nombre de 250.000 emplois détruits n'a pas été évalué par Valérie Rabault elle-même, mais par des économistes qui ont participé à la rédaction de son rapport. "Elle se fait l'écho de calculs d'économistes en chambre (déconnectées de la réalité, NDlr)", a lancé Michel Sapin à l'antenne avant d'expliquer : "S'il suffisait d'avoir des dépenses publiques très élevées pour avoir une croissance très élevée, la France serait championne du monde. Ce n'est pas le cas, donc il faut trouver d'autres voies." C'est cette autre voie qu'il va devoir défendre devant le Parlement cette semaine.
Source : leJDD.fr 23-06-2014
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)