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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 23:16











Prenant tout le monde de court, General Motors a finalement refusé de céder Opel, sa filiale européenne. Une décision qui a fait grincer des dents en Allemagne, où le gouvernement n'avait pas ménagé sa peine pour faciliter la reprise du groupe par l'équipementier canadien Magna. Explications.

 

Furieux. Les officiels allemands ne se remettent toujours par de la décision de General Motors de renoncer à la cession d'Opel pour finalement conserver sa filiale européenne. Le conseil du constructeur américain a fait part de cette décision mercredi, après des mois d'atermoiements et alors que l'équipementier canadien Magna et son partenaire russe Sberbank peaufinaient les derniers détails de leur plan de reprise. La firme de Detroit justifie son revirement par "l'intérêt stratégique" de la filiale et par la reprise du marché automobile. Une attitude qui n'est pas sans rappeler l'arrogance retrouvée de certaines banques d'affaires américaines sauvées des eaux par les fonds publics, quelques semaines après le rebond des marchés boursiers au printemps.

 

Car au plus fort de la tempête économique, GM n'avait pas vraiment hésité à mettre en vente ses actifs européens, craignant pour sa survie. Le groupe était brièvement passé par la "case faillite", mais dans le cadre d'une procédure organisée par les autorités américaines pour des raisons juridiques. Grâce aux dizaines de milliards de dollars de soutien public, le constructeur a pu redresser la barre et profite désormais d'un marché automobile en phase de reprise, même si la hausse démarre à bas niveau et que ses finances restent exsangues. Dans le même temps, les efforts accomplis par Opel lui ont permis de dégager des niveaux de trésorerie supérieurs aux anticipations de son plan de restructuration, tandis que la marque allemande ainsi que son pendant britannique Vauxhall profitaient également de l'embellie du secteur.

 

"Journée noire"


Il va sans dire que GM est au fait de ces améliorations depuis plusieurs semaines. De là à penser que le géant américain encore sonné a fait exprès de traîner les pieds pour finaliser l'opération avec Magna, il n'y a qu'un pas que plusieurs analystes franchissent sans problème. "GM n'a jamais vraiment voulu vendre Opel. Ils y étaient contraints en raison de leur situation financière. Un grand nombre de véhicules de GM sont sortis des cartons des ingénieurs d'Opel, c'est donc qu'Opel est très utile au groupe. Maintenir cette présence rendra service au groupe sur le long terme", explique Aaron Bragman d'IHS Global Insight, qui s'interroge cependant sur le fait de savoir d'où GM sortira l'argent nécessaire à la restructuration d'Opel." "Cela relève toujours du mystère", reconnait-il.

 

Car Berlin a soutenu à bout de bras Opel depuis plusieurs mois, et passé beaucoup de temps au chevet de la marque qui emploie environ 25 000 personnes en Allemagne, sur un effectif de 55 000 salariés. 1,1 milliard d'euros de fonds publics ont été avancés ces derniers mois, et il va sans dire que de nombreux officiels outre-Rhin réclament leur remboursement, qui serait d'ailleurs en cours. La décision de GM est jugée "totalement inacceptable" par le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle, alors que le gouvernement a été totalement pris de court par l'annonce. Chez les syndicats allemands d'Opel, c'est également la consternation et l'expression "journée noire" a été employée par le principal leader des salariés. Les accords de maintien de l'emploi signés avec Magna, en échange de réductions de salaires, devraient partir en fumée. La direction de GM Europe, qui chapeaute Opel, s'est contentée d'un commentaire laconique selon lequel "la décision du conseil d'administration de GM clarifie la situation d'Opel/Vauxhall".

 

Restructuration


En revanche, l'heure est plutôt à la satisfaction dans les autres pays européens où officie Opel. Les salariés britanniques notamment sont satisfaits de ce retournement de situation, car ils estimaient que le plan de Magna, soutenu par Berlin, faisait la part trop belle à leurs collègues allemands. Londres a d'ailleurs fait savoir qu'elle était prête à soutenir financièrement Vauxhall, en contrepartie évidemment d'engagements de GM sur l'emploi. La réaction est à peu près la même en Espagne où des accords de restructuration critiqués par les syndicats locaux avaient été signés avec Magna, accords qui devraient donc être abandonnés.

Pourtant il semble difficile de crier victoire pour les salariés de quelque nationalité qu'ils soient. Si GM réintègre Opel, ce sera au prix d'une sévère restructuration puisque cette division est chroniquement déficitaire. Le constructeur américain a d'ailleurs annoncé dès hier la couleur: il veut réduire les coûts fixes d'Opel de 30%, ce qui pourrait représenter 10 000 suppressions d'emploi au sein du groupe, soit presque 1 salarié sur 5. Il prévoit de présenter le plus rapidement possible son propre projet aux salariés et aux autorités allemandes, qui les uns comme les autres auront besoin d'être convaincus.

 

Source : lejdd.fr  05-11-2009

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