Le président de la république a renouvelé, lors de la présentation de ses vœux, sa volonté de mieux réglementer les marchés financiers. «Il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués. C'est une question d'efficacité. C'est une question de justice. C'est une question de morale», a expliqué samedi 3& décembre dernier Nicolas Sarkozy lors de ses vœux aux Français. En ce début d'année, une meilleure réglementation des marchés financiers, «largement à l'origine des difficultés actuelles», fait partie des sujets prioritaires (avec le chômage et le financement de la protection sociale). Pour lutter contre «les dérèglements de la finance», le chef de l'État a ainsi réaffirmé la nécessité de mettre «en place une taxe sur les transactions financières». Comment cela sera-t-il possible alors que beaucoup de pays, y compris en Europe, sont opposés à cette mesure ?
Une idée dans l’air depuis 2008
Le projet de taxe sur les transactions financières, dans l'air depuis le début de la crise en 2008, a été relancé l'an dernier par le couple franco-allemand. Il a été débattu au G20 de Cannes en novembre dernier. Mais un grand nombre de pays, tels les États-Unis ou la Chine, se sont alors opposés à une taxe mondiale. Depuis, l'idée a cependant fait son chemin en Europe. Paris et Berlin travaillent main dans la main à l'élaboration d'une taxe européenne. Une «contribution» franco-allemande sur le sujet sera d'ailleurs présentée le 23 janvier pour être «opérationnelle» en 2013, a annoncé mi-décembre François Baroin, le ministre de l'Économie. Les deux pays souhaitent «des avancées» au premier semestre 2012. Serait alors fixée l'assiette de cette taxe, «la plus large possible» avec un produit «le plus important possible».
A quoi doit être affecté le produit de la taxe ?
Le débat porte sur la destination des recettes de cette taxe. Elles pourraient aller au désendettement des États européens ou à la politique d'aide aux pays pauvres, voire aux deux selon un équilibre à définir. «Je travaille avec mon homologue Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand, à une proposition complémentaire qui s'additionnera à celle de la Commission européenne», a expliqué il y a deux semaines François Baroin. La Commission européenne a présenté, fin septembre, une proposition de taxe qui s'appliquerait à l'Union européenne à partir de 2014 et qui pourrait rapporter jusqu'à 55 milliards d'euros par an. Le taux retenu serait de 0,1 % sur les actions et les obligations et de 0,01 % sur les autres produits financiers.
Le désaccord de Londres
Cependant, plusieurs pays du Vieux Continent, comme la Suède et surtout la Grande-Bretagne, sont farouchement opposés à un tel impôt. Pour David Cameron, le premier ministre britannique, cette taxe pourrait pénaliser la City de Londres, qui représente entre 10 et 15 % du PIB britannique. Dans ce contexte, la taxe sur les transactions financières pourrait n'être adoptée qu'au niveau d'un groupe de pays européens, voire de la zone euro.
Source : LeFigaro.fr 02-01-2012
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