Pour six mois, la compagnie pétrolière Shell reprendra la raffinerie de Petroplus, à Petit-Couronne. C'est ce qu'a annoncé Nicolas Sarkozy vendredi 24 février dernier en fin de matinée, devant les salariés du site. Des salariés qui sont très probablement déçu par cette solution provisoire car ils attendaient un « vrai » repreneur qui pourrait s’engager à reprendre le raffinage. L’usine qui est devenue un lieu symbolique de cette campagne électorale, n'est pas encore totalement sauvée.
Finalement, un accord. Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi 24 février dernier aux salariés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, située en Seine-Maritime, qu'elle sera reprise temporairement par le groupe Shell, soit l’ancien propriétaire du site jusqu'en 2009. "C'est signé", a affirmé le président-candidat, qui avait fait le déplacement. "Je suis quelqu'un de parole", a-t-il également dit, en ajoutant: "Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais c'est signé, ça donne du boulot pour 6 mois". Quelque 550 emplois étaient en jeu pour ce site, à l'arrêt depuis janvier et placé en redressement judiciaire jusqu'en juin.
La raffinerie reprendra donc son activité "courant mai", a précisé peu après le groupe Petroplus, qui estime que "les travaux de remise en marche des unités prendront 8 à 10 semaines". "Il y a une deuxième chose qui est faite", a poursuivi le chef de l'Etat. "C'est l'argent qui a été viré aujourd'hui ou demain pour faire les travaux, pour remettre la raffinerie en état". La somme débloquée pour ces travaux s'élève à 20 millions d'euros. Au total, le redémarrage du site nécessiterait "50 millions d'euros", toujours selon le président. "Il faut maintenant que l'on se batte pour le plus difficile qui est le repreneur", a encore dit Nicolas Sarkozy.
"On voit bien quelle est l'intention du candidat sortant"
A 58 jours du premier tour de l'élection présidentielle, le président sortant fait de la reprise de Petroplus un argument électoral. Tout comme il s'était investi personnellement dans les dossiers de l'usine de lingerie Lejaby, en Haute-Loire, et du fabriquant de panneaux solaires Photowatt à Bourgoin-Jailleu, en Isère. Jeudi au Zénith de Lille, le candidat de l'UMP n'avait d'ailleurs pas hésité à le rappeler, au cours d'un meeting axé sur le travail. Et ne s'était pas empêché de s'en prendre ainsi aux socialistes : "Si j'avais dit comme eux 'on n'y peut rien', Alstom n'existerait plus, Photowatt on n'en parlerait plus et Lejaby aurait été rayé de la carte", avait-il alors déclaré.
Vendredi, François Hollande a accusé son adversaire de "parer au plus pressé", concernant le site de Petit-Couronne. En déplacement de son côté à Florange, en Moselle - autre lieu dont l'avenir est incertain - le candidat socialiste a estimé qu'"on voit bien quelle est l'intention du candidat sortant". "Ce n'est pas ainsi qu'on mène la politique de la France. La politique de la France, ce n'est pas une campagne électorale, c'est un mandat de cinq ans confié à l'un d'entre nous, qui doit être à la hauteur des engagements qu'il a pris", a encore dit le député de Corrèze. François Hollande a également insisté sur le répit "provisoire" donné par cette reprise de Shell.
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