Lors de ces "journées d'été de Marine Le Pen" à Nice, ce week-end, le Front national et sa candidate pour 2012 cherchent aussi à démontrer que le parti a changé. Un virage qui déplaît à certains.
Marine Le Pen et les cadres du parti poursuivent leur opération "dédiabolisation" ce week-end à Nice, pour les "journées d'été" de leur candidate. Une rencontre qui ne porte même pas le nom du parti, histoire d'éviter de rappeler les vieilles impressions. Marine Le Pen assure elle-même qu'elle n'est "pas de droite". Et tout le monde a son mot à dire sur la "nouvelle image" du parti. En résumé, Marine n'est pas Jean-Marie.
Gilbert Collard, qui a toujours été opposé à l'ancien président du Front National, explique son ralliement par une image très lepéniste : "Elle a sauté sur les genoux de son père, pas sur Dien Bien Phu!" Pour rallier de nouveaux partisans, qui auraient encore peur de "se prendre un coup de tampon 'raciste' sur le front", il assure qu'une charte est en préparation au FN pour éviter les dérapages.
Même Jany Le Pen, la femme du père, trouve Marine "plus prudente, plus sage alors que Jean-Marie Le Pen reste l'étudiant provocateur qu'il était". Pour marquer cette image moins tapageuse et gênante, la candidate du FN accumule les soutiens extérieurs au parti. Après l'avocat Collard, qui n'a toujours pas sa carte au FN, les "journées d'été" ont été l'occasion d'annoncer de nouveaux renforts. Il y a eu la mise en scène autour du "ralliement" d'Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux, même si les choses ne semblent pas encore totalement acquises et que Gilbert Collard est chargé d'entériner ce nouveau soutien.
"Des alliances avec d'autres partis de droite" ?
Paul-Marie Couteaux, souverainiste anciennement au RPR puis au RPF de Charles Pasqua, était aussi présent. Il pense que la présidente du FN est la seule qui peut permettre à la France de se sauver et assure qu'il sera vite rejoint : "Je crois qu'il faut qu'elle fasse des alliances avec d'autres partis de droite. Beaucoup de mes amis, même à l'UMP, hésitent aussi. Je veux bien jouer le rôle de tête de pont, mais je ne resterai pas seul longtemps". Au passage, il "conseillerait" à Marine Le Pen de changer le nom du parti. Pour marquer la naissance d'un nouveau mouvement. Et la fin d'un autre?
Ce virage trouve pourtant ses limites chez certains anciens du FN. Bruno Gollnisch, ancien rival dans le congrès de Tours, veut calmer le jeu. Mais il se sent peut-être un peu à l'écart, expliquant qu'il "attend qu'on lui confie un rôle" dans la campagne et qu'il faudra que celle qui a été désignée candidate parle avant de la "crise de civilisation". Certains, plus "traditionalistes", regretteraient ce tournant. "Ces gens étaient obsédés par des lubies qui n'ont plus lieux d'être. Le Front national a beaucoup évolué", souligne Steeve Briois, secrétaire général.
Mais d'autres encore vont jusqu'à quitter le parti, quand ils n'en ont pas été exclus. Yvan Benedetti, exclu en juin dernier, Alexandre Gabriac, sanctionné de la même manière en mars dernier, sont venus à Nice pour dénoncer l'"échec du Marinisme". "Nous nous opposons à la politique de 'dédiabolisation'", a assené Benedetti lors d'une conférence de presse, indiquant qu'il a rejoint un autre mouvement d'extrême-droite, plus dur, l'Oeuvre Française. La "dédiabolisation" signifie qu'"il faut revenir sur nos fondamentaux", a-t-il ajouté.
Source : leJDD.fr 10-09-2011
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)