Près d'un an et demi après le déclenchement de l'opération Serval, le Mali s'est déclaré dimanche 18 mai dernier "en guerre" contre les "terroristes" du nord du pays. Des affrontements ce week-end à Kidal entre des soldats et des groupes armés, dont les rebelles touareg du MNLA, ont faut au moins 36 morts.
La région du Nord du Mali de nouveau déstabilisée. Le Premier ministre malien, Moussa Mara, s'est déclaré dimanche "en guerre" contre les "terroristes", au lendemain de combats meurtriers à Kidal. Dans ce fief des rebelles touareg, situé à plus de 1.500 km au nord-est de la capitale Bamako, des affrontements ont éclaté entre soldats maliens et combattants de groupes armés, en marge d'une visite du chef du gouvernement.
Les violences ont fait 36 morts, dont huit militaires, selon le ministère de la Défense. Environ 30 fonctionnaires sont retenus en otages par les touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ceux-ci ont précisé compter parmi leurs "prisonniers de guerre", "le directeur régional de Kidal, un préfet, le conseiller du gouverneur et 24 soldats (...) et des cadres d'administration". Ils ont également revendiqué de leur côté "une dizaine de soldats maliens morts".
De retour à Bamako après avoir écourté sa visite dans le nord du pays, Moussa Mara a indiqué dimanche 18 mai au soir que les autorités s'activaient pour obtenir la libération des otages, assurant, sans plus de détails, que certains avaient été "abattus froidement", d'autres libérés parce que blessés.
L'armée se prépare "à toutes les éventualités"
Après un entretien avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Premier ministre a déclaré que cette attaque avait été menée "par une coalition de forces" comprenant "des djihadistes, des terroristes". "Aujourd'hui, les forces armées maliennes sont à Kidal, (elles) sont en train de se préparer à toutes les éventualités", a-t-il ajouté. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) s'est dite préoccupée par "la détérioration grave de la situation politico-sécuritaire" au Mali.
Le MNLA avait déclenché en janvier 2012 une offensive contre les forces maliennes dans le nord du pays, s'alliant à des islamistes armés. Profitant d'un coup d'Etat militaire en mars 2012, ces groupes se sont emparés des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, d'où les rebelles touaregs avaient ensuite été évincés par les djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils ont finalement décidé de soutenir la France et sont revenus à Kidal à la faveur de l'opération Serval.
En dépit de la présence sur place de soldats maliens, français et onusiens, Kidal échappe toujours au contrôle de l'Etat malien. Les dernières violences suscitaient au Mali des réactions d'hostilité envers la force internationale ainsi que la France, accusées de soutenir le MNLA ou de passivité face à lui.
Source : leJDD.fr 20-05-2014
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