
Alain Juppé a annoncé mardi que le grand emprunt s'élèverait à 35 milliards d'euros. Cependant, cette initiative présidentielle est accueillie avec scepticisme par les Français, qui jugent aussi sévèrement la politique économique du gouvernement.
Le grand emprunt est sous le feu croisé de Bruxelles et des Français. Selon un baromètre BVA pour Les Echos et France Info, seulement 39% des sondés soutiennent l'idée lancée par Nicolas Sarkozy au congrès de Versailles. Ils étaient 36% en juillet dernier après l'annonce du président de la République. Lors des quatre mois écoulés, la majorité, à l'unité hésitante, a donc peu convaincu. Pas moins de 54% des personnes interrogées déclarent ne pas soutenir l'initiative du chef de l'Etat.
La commission Juppé-Rocard doit rendre ses conclusions la semaine prochaine. Alain Juppé a révélé mardi dans Sud Ouest que le montant de ces "dépenses d'avenir" s'élèverait à 35 milliards d'euros. Mais un doute plane encore sur le recours ou non à l'épargne des Français. Ce nouveau sondage pourrait convaincre le gouvernement de ne pas faire appel à cette solution, plus couteuse qu'un simple emprunt sur les marchés financiers.
Tenir compte des critiques
La Commission européenne doit pour sa part demander mercredi à Paris de ramener ses déficits publics sous la barre des 3% du PIB d'ici 2013, alors que la France souhaite un délai d'un an supplémentaire. Ils s'élèvent actuellement à 8%. De plus, Bruxelles veut intégrer l'emprunt dans le calcul du déficit.
Au passage, les Français glissent un petit conseil à Nicolas Sarkozy dans le sondage BVA. Le président de la République devrait en effet "tenir compte des critique des sa majorité en modifiant les réformes" contestées, selon 75% des personnes interrogées. Elles sont aussi 63% à juger mauvaise la politique économique du gouvernement. Le grand emprunt, qui doit être lancé début janvier, arrive dans un climat peu favorable.
source : lejdd.fr 10-11-2009