
Le Journal du Dimanche publie un classement des villes qui gaspillent le plus. Nîmes et Avignon sont les mauvais élèves, tandis que Paris parvient à sortir son épingle du jeu.
Les pertes des réseaux de distribution d'eau connaissent de très importants écarts entre villes et atteignent jusqu'à 41% à Nîmes, selon une enquête du Journal du Dimanche auquel la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno a déclaré qu'il fallait réduire ces pertes à 15%.
Après avoir consulté les rapports annuels sur les prix et la qualité de l'eau des 57 plus grandes villes françaises, le JDD a dressé une carte des «20 villes françaises qui gaspillent le plus». Après Nîmes, la seconde place revient à Avignon avec 35,5% de l'eau produite qui n'arrive pas chez les usagers, devant Rouen (31,7%), Amiens (28,7%) et Toulon (26,7%).
Le meilleur élève est Paris, avec seulement 3,5% d'eau gaspillée, un résultat dû, selon le quotidien dominical, à «l'oeuvre du préfet Haussmann, qui a développé les galeries souterraines au 19e siècle». Ces galeries donnent accès à pied à 1.800 km de canalisations, «un cas unique en France, qui permet de détecter et de réparer très vite la moindre fuite», précise le journal.
La deuxième ville au classement est Rennes avec 5% de pertes, suivie par Reims et Tours (10%), puis Limoges (11,7%).
Objectif : un taux de perte à seulement 15%
«Quand vous apprenez que les pertes représentent en moyenne 25% de l'eau mise en distribution en France, c'est souvent difficile à croire», explique la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. «Remplacer une canalisation coûte plus cher que de colmater une jointure, ce qui n'engage pas à faire les travaux nécessaires, hélas», regrette-t-elle.
«Les collectivités ont l'obligation par la loi de rechercher les fuites», rappelle-t-elle, avant d'ajouter que «nous prévoyons de leur demander de ramener leur taux de perte à 15%, voire moins dans les zones urbaines denses».
Les compagnies privées de distribution Veolia Eau et Lyonnaise des Eaux (Suez), qui alimentent les deux tiers des grandes villes, «renvoient la responsabilité aux élus locaux», selon le JDD. Elles estiment en effet que les réseaux français sont «en meilleur état qu'ailleurs (Veolia) ou que leur rendement se situe «dans la moyenne européenne» (Suez).
Source : lefigaro.fr 08-11-2009