A quelques heures de la date butoir fixée par l'ONU pour le retrait de l'armée des villes, le régime de Bachar el-Assad continue de pilonner certaines villes tenues par la rébellion. Le régime syrien est en train de se mettre au ban des nations car même la Chine, un de ses plus fidèles alliés avec la Russie, a demandé lundi 9 avril à la Syrie de respecter les conditions de cessez-le-feu.
Le régime syrien refuse toujours de respecter le cessez-le-feu, condition imposée par les Nations unies dans le cadre du plan proposée par Kofi Annan, l'ancien porte-parole de l'ONU envoyée en mission à Damas. Lundi 9 avril dernier dans la soirée encore, des hélicoptères de l'armée syrienne ont bombardé une localité de la province de Hama, visant des rebelles mais tuant de nouveaux civils. Les forces gouvernementales ont rarement eu recours à des bombardements aériens depuis l'éclatement de la révolte il y a plus d'un an. Cela semble être là le signe que Bachar el-Assad espère mettre fin à la guerre civile avant l'application du plan Annan.
Le délai fixé par l’ONU pour le retrait de l’armée prend fin dans quelques heures
Dans quelques heures, mardi matin, le délai fixé par l'ONU pour le retrait de l'armée des villes prendra fin. Mais la promesse de la fin du bain de sang semble s'éloigner. D'autant que le régime de Bachar al-Assad a affirmé dimanche 8 avril au soir qu'il ne retirerait pas ses troupes mardi matin comme le prévoyait le plan Annan. Lundi soir, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme a assuré que 101 personnes étaient mortes lundi, précisant qu'au moins 74 d'entre elles étaient des civils.
De leur côté, les rebelles cherchent à s'assurer du soutien de la communauté internationale. "Nous annonçons la cessation de nos opérations contre l'armée du régime à partir du matin du 10 avril [mardi donc, Ndlr] et nous respecterons cette promesse si le régime s'engage à respecter les clauses du plan", a déclaré à l'AFP le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL). Dimanche, le colonel Riad al-Assaad, chef de l'ASL, avait réaffirmé être "engagé envers le plan Annan" tout en précisant que ses garanties étaient réservées à la communauté internationale, pas au régime.
Un camp de réfugiés en Turquie bombardé
L'impatience gagne l'ONU et les membres du Conseil de sécurité. Jusqu'aujourd'hui, Pékin et Moscou bloquaient toute intervention du Conseil dans la crise syrienne. Mais, pour la première fois, lors d'une conférence de presse lundi, le porte-parole de la diplomatie chinoise Liu Weimin a exhorté Bachar el-Assad de "respecter ses engagements".
En marge d'un déplacement historique en Chine – pour la première fois depuis 27 ans, un représentant de l'exécutif turc se rend à Pékin –, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de prendre des "mesures" si la répression se poursuivait. Ankara a vivement réagi au fait que des tirs, "provenant du territoire syrien" et visant un camp de réfugiés, aient tués deux Syriens et un interprète.
"Il semble évident que le plan Annan ne sera pas appliqué", a estimé le vice-ministre turc des Affaires étrangères Naci Koru, cité par l'AFP. Et d'annoncer "une nouvelle période qui commencera à partir de mardi". La communauté internationale semble désormais contrainte à intervenir. Lundi soir, à 21 heures, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a toutefois lancé un ultime appel au régime syrien pour qu'il cesse ses attaques contre des civils.
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