Les djihadistes étaient parvenus mardi 7 octobre au matin dans trois quartiers de la ville kurde syrienne de Kobané, que des centaines d'habitants terrorisés ont fuie par crainte des exactions du groupe Etat islamique (EI). Cette cité se trouve à quelques kilomètres à peine de la frontière turque.
Jamais l'Etat islamique (EI) n'aura été aussi proche de la Turquie. Les djihadistes sont parvenus mardi 7 octobre au matin dans trois quartiers de la ville kurde syrienne de Kobané, située à quelques kilomètres de la frontière turco-syrienne. Les forces kurdes engagées dans la défense de la troisième ville kurde de Syrie, connue également sous le nom d'Aïn al-Arab, étaient parvenues à repousser un assaut des djihadistes dans la nuit de dimanche à lundi, mais ceux-ci ont finalement réussi à entrer dans Kobané lundi en fin de journée. S'ils conquièrent Kobané, les djihadistes s'assureront du contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.
Les drapeaux noirs se multiplient
Terrorisés par l'avancée des djihadistes connus pour leurs exactions - meurtres, viols, rapts - des centaines de civils résidant dans les quartiers Est fuient vers la Turquie voisine. Sur Twitter, les messages portant le hashtag #SOSKOBANE se multipliaient, certains faisant état de l'avancée de Kurdes de Turquie vers la frontière syrienne pour venir en aide à la ville.
Quelques heures auparavant, les djihadistes avaient planté les drapeaux noirs de l'EI à une centaine de mètres à l'est et au sud-est de la ville.
En face, les Kurdes ont mobilisé les combattants de l'YPG, mais ceux-ci sont moins nombreux et moins bien armés que les djihadistes, équipés notamment de chars. Signe du désespoir des forces kurdes, dimanche, une combattante de 20 ans a mené un attentat suicide contre une position de l'EI à l'est de la ville, provoquant la mort de "dizaines" de djihadistes, selon des sources kurdes. Il s'agit de la première kamikaze kurde recensée depuis le début des violences en Syrie en mars 2011.
La Turquie surveille de près la situation
La coalition américano-arabe, qui a débuté des raids en Syrie le 23 septembre, n'a mené qu'un nombre limité de frappes dans le secteur, ne permettant pas d'arrêter l'avancée de l'EI. Les raids "sont insuffisants pour battre les terroristes au sol", a déploré un responsable kurde, Idris Nahsen, réclamant "des armes et des munitions".
L'offensive de l'EI dans la région a déjà fait des centaines de morts dans les deux camps depuis le 16 septembre et poussé à la fuite quelque 300.000 habitants, dont 180.000 ont trouvé refuge en Turquie. Sans intervenir militairement, la Turquie surveille de près la situation, notamment en raison des obus qui atteignent son territoire depuis une semaine. Des responsables kurdes ont dénoncé cette passivité, accusant Ankara de laisser faire les djihadistes.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)