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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 07:00

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Le Conseil national de transition libyen a annoncé jeudi 20 octobre dernier la mort de Mouammar Kadhafi. Le dirigeant déchu a succombé à ses blessures, après l'attaque de son convoi par des avions de l’OTAN. Retour sur le parcours de celui qui c'était autoproclamé "guide", à la tête de la Libye durant 42 ans.

 

"Guide de la révolution", "chef de la Jamahiriya libyenne", "Roi des rois traditionnels d'Afrique". Durant 42 ans, Mouammar Kadhafi n'a eu de cesse de s'attribuer des titres plus ronflants les uns que les autres. Pourtant, rien ne prédestinait ce fils de bédouin, né en 1942 sous une tente à Syrte, selon sa propre légende, à devenir ce dirigeant fantasque et autoritaire. Entré dans l'armée en 1965, il a 27 ans quand il renverse, sans effusion de sang, le vieux roi Idriss le 1er septembre 1969.

Durant les années 1970, il élabore les principes de sa "troisième théorie universelle", une voie intermédiaire, selon ses vues, entre marxisme et capitalisme, avec le développement de l'autogestion. La Libye devient d'ailleurs en 1977 la "Jamahiriya", un "Etat des masses", censées gouverner par le biais de comités populaires élus. Ses théories feront l'objet d'un "Livre vert", décliné en trois tomes. Il y affirme notamment que la démocratie ne peut être établie par les urnes, et déclare : "Les élections, c'est une mascarade". Sur le plan intérieur, il musèle toute opposition, dont de nombreux leaders finiront en prison, torturés.

Amazones, tente bédouine et gandoura

Le "Guide" aime les grandes démonstrations et affectionne les "traditions", parmi lesquelles sa tente bédouine, qui l'accompagne toujours lors de ses déplacements officiels, même à Paris, et ses "amazones", ses femmes soldats, qui elles aussi l'accompagnent toujours, treillis moulant au corps et kalachnikovs au poing. Il affectionne aussi les tenues traditionnelles - saharienne kaki, uniforme militaire chamarré d'or ou encore gandoura, la robe des Bédouins – et arbore régulièrement un badge – forcément vert - représentant l'Afrique. Enfin, le dirigeant libyen aime manier le verbe lors de très longs discours et apprécie les sorties théâtrales. Lors d'un sommet arabe en 1988, il apparaît la main droite gantée de blanc, expliquant vouloir éviter de serrer "des mains tachées de sang".

Soutien au terrorisme international

Sur la scène international, Kadhafi est pendant de longues années vu comme un "chien fou" - selon les propos tenus par Ronald Reagan - accusé par les Etats-Unis et leurs alliés de "parrainer le terrorisme". On lui reproche, entre autres, de soutenir des groupes extrémistes palestiniens, les séparatistes basques de l'ETA, les républicains irlandais de l'Ira ou encore les activités des Brigades rouges en Italie.

Il est accusé d'avoir commandité plusieurs attentats, dont une attaque dans une discothèque berlinoise fréquentée par des militaires américains, en 1986, un attentat contre un Boeing de la Pan Am au-dessus de la localité écossaise de Lockerbie (270 morts), en 1988, et contre un DC-10 d'UTA entre Brazzaville et Paris, en 1989 (170 morts). En représailles à l'attentat de Berlin, Ronald Reagan ordonne d'ailleurs le 15 avril 1986 des raids aériens contre Benghazi ainsi que la caserne de Bab el-Azizia, le QG de Kadhafi à Tripoli.           

 

L'ouverture surprise à l'Occident

En 1992, viennent l'heure des sanctions, décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les installations pétrolières, principale rente du pays, sont soumises à un embargo. Affaibli sur la scène internationale, déçu par ses partenaires arabes, Mouammar Kadhafi se tourne alors vers le continent noir, liant de nombreux chefs d'Etat africains à ses ressources, et donc à son sort. Il participe à la création de l'Union africaine, qu'il présidera ensuite, de manière chaotique, en 2009, en profitant pour s'autoproclamer "roi de rois d'Afrique".

Mais au début des années 2000, le "Guide" change de stratégie et s'ouvre à l'Occident. En 2003, à la surprise générale, il annonce, en grande pompe, le démantèlement de ses programmes secrets d'armement. Il reconnaît ensuite la responsabilité de son pays dans les attentats de Lockerbie et contre le DC-10 d'UTA. Il va même jusqu'à verser des indemnisations aux familles des victimes. En 2007, il accepte ensuite de libérer les cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien, emprisonnés depuis 1999.  En apparence du moins, un tout autre Kadhafi s'affiche. Il reçoit les dirigeants occidentaux tandis qu'à l'étranger on lui déroule le tapis rouge, comme à Paris puis à Rome, suscitant des polémiques. C'est aussi l'heure des contrats d'armement. Fort de son pétrole, il solde, en 2008, son passé avec l'Italie en obtenant des excuses et des dédommagements de Rome pour la période coloniale. Dernier fait d'arme : son bras de fer diplomatique avec la Suisse, après l'arrestation de l'un de ses fils, Hannibal, pour des violences sur ses domestiques. Il en sort vainqueur et obtient des excuses des autorités helvétiques.

Mais alors que le printemps arabe souffle chez ses voisins, entraînant la chute de Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Egypte, Mouammar Kadhafi renoue avec ses habits de dictateurs, promettant de chasser "les rats" partout où ils se trouvent dans le pays.  Ceux-là même qui l'ont déterré jeudi à Syrte, sa ville natale.

 

 

 Source : leJDD.fr  20-10-2011

 

 

 

 

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