Le tribunal correctionnel de Paris a accepté lundi 5 septembre dernier au soir que Jacques Chirac soit représenté dans le cadre du procès des emplois présumés fictifs de la ville de Paris. Il n'y aura donc pas de nouvelle expertise médicale, ni de renvoi sine die du procès. C’est donc la moins mauvaise solution qui a été choisie par le tribunal quoiqu’en dise les membres de l’Association Anticor qui exigeaient la présence de l’ancien Président. Un renvoi du procès aurait été ridicule 12 ans après les faits, une contre-expertise aurait présupposé une tromperie de la part de jacques Chirac alors que ce dernier n’a cessé de dire qu’il tenait à ce que l’affaire aille au bout et qu’il voulait être traité comme n’importe quel justiciable.
Le procès des emplois présumés fictifs de la ville de Paris aura bien lieu, et ne sera pas renvoyé sine die, possibilité évoquée au cours de la journée. En revanche, la présence de Jacques Chirac à la barre n'est plus requise. Le tribunal l'a autorisé lundi 5 septembre à être représenté par ses avocats, en raison de ses problèmes de santé. "La comparution personnelle ne sera pas ordonnée, d'autant que celle-ci aurait impliqué un nouveau renvoi" du procès, après un report déjà décidé en mars, a annoncé le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe, à l'issue de la première journée d'audience. Les débats sur le fond commenceront mardi à 13h30, a-t-il ajouté.
Dominique Pauthe avait auparavant cité le rapport médical qui lui a été transmis vendredi par Jacques Chirac et qui évoque, selon lui, des "troubles sévères de la mémoire" et "d'importantes erreurs de jugement et de raisonnement". Son auteur, le professeur Olivier Lyon-Caen, éminent neurologue de la Pitié-Salpêtrière, y évoque des "troubles de caractère irréversible", dont M. Chirac "nie la réalité", a poursuivi le juge. Il a aussi lu la lettre de Jacques Chirac accompagnant le rapport médical, demandant que les avocats de l'ancien président "portent (sa) voix, même s'(il) ne pense pas être en mesure de leur apporter son concours". Le tribunal n'a pas jugé utile d'ordonner une contre-expertise.
Alain Juppé cité comme témoin
Le message est clair, comme le résume à la sortie de l'audience Me Jérôme Karsenti, avocat de l'association anti-corruption Anticor, partie civile : "Le débat doit cesser sur l'état de santé de Jacques Chirac". Pourtant, la fille adoptive de Jacques Chirac, Anh Dao Traxel, a enfoncé le clou en affirmant, lundi après-midi à l'AFP, que l'ex-président ne l'avait "pas reconnue", au mois de février dernier lorsqu'elle l'avait rencontré devant chez lui. C'est un "vieil homme malade", a-t-elle déclaré.
Par ricochet, la santé de l'ancien maire de Paris pourrait bénéficier aux coprévenus. Plusieurs de leurs avocats ont ainsi plaidé "l'extinction de l'action publique" en raison de l'ancienneté des faits. Pour Me Jean-Yves Le Borgne, avocat d'un ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, ce procès "est atteint par la limite d'âge. Il doit être jeté à la poubelle de l'histoire".
Mais, comme l'a répété en fin de journée Dominique Pauthe, le procès aura bien lieu. Le président de la 11e chambre a d'ailleurs détaillé quelques points du programme des audiences, dont la dernière se déroulera le 23 septembre. Le tribunal a notamment proposé d'entendre Alain Juppé le 15 septembre. Cité comme témoin par l'association Anticor, l'actuel ministre des Affaires étrangères a été condamné en 2004 dans l'un des deux volets de l'affaire des emplois fictifs en tant qu'ancien adjoint de Jacques Chirac à la mairie de Paris. L'ancien locataire de l'Elysée ne sera donc pas présent, mais cela n'empêchera pas l'hyper médiatisation de son procès.
Source : leJDD.fr 05-09-2011
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