Jacques Chirac n'a "plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences" de son procès qui s'ouvre lundi 5 septembre, ont annoncé samedi les avocats de l'ancien chef de l'Etat dans un communiqué, confirmant une information du quotidien « Le Monde ». L'ancien président de la République a demandé au tribunal que ses conseils "puissent le représenter".
Le rapport médical a été transmis vendredi 2 septembre dernier au tribunal correctionnel de Paris. A l'intérieur, le professeur Olivier Lyon-Caen, chef du service de neurologie à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, explique que l'ancien président de la République - dont le procès s'ouvre lundi - n'est pas en mesure de "répondre aux questions sur son passé", à cause de son "état de vulnérabilité", indique « Le Monde » daté de samedi. En janvier dernier, le « Journal du Dimanche » avait évoqué les problèmes de santé de Jacques Chirac. Un proche confiait alors que Bernadette Chirac avait prononcé le mot d'Alzheimer. Une information qui avait provoqué à l'époque un tollé dans la classe politique et entraîné un démenti de la femme de l'ancien président.
Samedi, les avocats de Jacques Chirac ont confirmé les informations publiées dans le quotidien « Le Monde ». Il n'a "plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences", écrivent-ils dans un communiqué. Avant d'ajouter que l'ancien chef de l'Etat, qui aura 79 ans en novembre, leur a demandé à la justice que ses avocats "puissent le représenter", afin qu'ils "portent sa voix durant les audiences".
Jacques Chirac explique lui-même cette situation, dans une lettre qui accompagne le rapport. S'il reconnaît ne plus disposer de sa "pleine capacité", l'ancien président français exprime toutefois "son souhait de voir le procès aller à son terme et sa volonté d'assumer ses responsabilités", précisent les avocats. Selon eux, Jacques Chirac "rappelle son attachement à un des principes qui fonde notre pacte républicain et qui veut que tous les Français soient égaux face à la justice. La semaine dernière, Claude Chirac assurait au JDD que son père avait "toujours répondu aux convocations de la justice". "Sa volonté est que le procès se tienne et que la justice aille à son terme", ajoutait-elle. Les avocats terminent le communiqué indiquant qu'il "appartiendra au tribunal de se déterminer".
"C'est très douloureux pour sa famille"
"Son état de santé s'est dégradé depuis quelques mois, c'est vrai, et dans ces conditions, sa présence au procès ne peut pas avoir lieu dans des conditions humaines et de dignité", explique le gendre de Jacques Chirac, Frédéric Salat-Baroux, dans un entretien à l'AFP. Il ajoute que l'ancien président "n'a plus la mémoire" pour assister à son procès. "C'est très douloureux pour sa famille", poursuit le mari de Claude Chirac, qui insiste sur la dimension "très personnelle voire intime" de ce sujet pour tous les proches de Jacques Chirac. Mais l'ancien secrétaire général de la présidence confirme le fait que Jacques Chirac souhaite que le procès aille à son terme. "N'importe quel justiciable aurait pu demander que le débat s'arrête", mais lui "ne le veut en aucun cas". "Si le procès s'arrêtait, les Français penseraient qu'il y a deux justices, l'une pour les puissants, l'autre pour les faibles", poursuit Frédéric Salat-Baroux.
Reporté en mars pour des questions de procédure, le procès de Jacques Chirac doit débuter lundi. Il doit être jugé, avec neuf autres prévenus, jusqu'au 23 septembre par le tribunal correctionnel de Paris dans deux affaires d'emplois présumés fictifs à la mairie de Paris, qui ont été instruites à Nanterre et Paris. L'un de ses avocats, Jean Veil, avait affirmé le 29 août que son client ne viendrait pas à l'audience de lundi, consacrée à des questions de procédure, ajoutant qu'il serait là mardi. Désormais, il appartient au président de la 11e chambre du tribunal, Dominique Pauthe, de la suite à donner à cette affaire. Plusieurs hypothèses s'offrent à lui : accepter que Jacques Chirac soit représenté par ses conseils, décider de reporter sine die le procès ou demander une contre expertise médicale.
Source : leJDD.fr 03-09-2011
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