Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a reconnu dimanche 7 juillet dernier la possibilité que 2014 soit encore la dernière année d'augmentation de la pression fiscale, selon "l'état de l'économie française". Une hypothèse pas forcément nouvelle, mais pour la première fois officialisée. Alors même que François Hollande, Jean-Marc Ayrault et lui-même avaient, à plusieurs reprises, pris l’engagement solennel que les impôts n’augmenteraient plus. Comment leur faire encore confiance après ces reniements et ces mensonges réitérés ? Les socialistes n’ont aucune imagination ; ils n’ont qu’une solution en tête : faire les poches des Français et de tous les Français, pas seulement les plus riches comme ils le prétendent encore !...
"Pour 2014, en dehors d'une hausse de la TVA (notamment pour financer le crédit d'impôt pour les entreprises, Ndlr), il n'y aura aucune autre augmentation d'impôts", affirmait François Hollande lors de son passage sur France 2, le 28 mars dernier. A sa suite, l'ensemble des ministres ont martelé le fait qu'aucun nouvel impôt ne serait créé. Mais dès le 15 avril, comme l'indiquait le journal « Les Echos », le gouvernement a décidé de revoir à la hausse ses prévisions de prélèvements obligatoires en 2014. Autrement dit, pas de nouvel impôt, mais plus d'impôts.
Le discours, lui, restait le même ("pas d'impôts supplémentaires en 2014")… jusqu'à dimanche 7 juillet dernier. Dans un entretien au « Parisien-Aujourd'hui en France », le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a reconnu la possibilité que 2014 soit la dernière année d'augmentation de la pression fiscale, selon "l'état de l'économie française". Puis, en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, il s'est expliqué auprès de journalistes : tout dépendrait, selon lui, de la croissance, "un paramètre sur lequel nous agissons, mais que nous subissons aussi".
"Avec intelligence et subtilité"
Si la croissance ne repart pas, il faudra utiliser d'autres leviers afin de tenir l'objectif d'un déficit public ramené à 2,9% à la fin 2015. Dans un entretien à « Ouest-France », le 1er juillet dernier, François Hollande avait exclu de nouvelles hausses d'impôts en 2013 tout en reconnaissant que "la récession de ces derniers mois nous prive de toutes les rentrées fiscales espérées". Et d'ajouter : "D'où le risque d'un déficit plus important que prévu."
Invité lundi matin sur i-Télé, Michel Sapin a suivi ce changement de discours. "Peut-être qu'il sera nécessaire - c'est ce que demandent les organisations syndicales - qu'il y ait une petite augmentation des cotisations des uns ou des autres", a-t-il reconnu après avoir évoqué la réforme des retraites. Augmenter les impôts en 2014? Le ministre du Travail n'a pas démenti : "Il faut le faire avec intelligence et subtilité (…) Mais s'il y a augmentation, on dira c'est une augmentation d'impôts. Moi, je dis qu'il s'agit de la pérennisation dans la durée du régime social." Eh oui !.. Il y a bien des façons d’expliquer les choses et de faire oublier aux Français les promesses répétées et non tenues.
Ségolène Royal épingle la politique du gouvernement
Depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, François Hollande a déjà fait voter 30 milliards d'euros d'impôts qui viennent s'ajouter aux 30 milliards déjà mis en place par Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat. L'opposition s'est d'ores et déjà emparée du sujet. Le député UMP parisien Bernard Debré a ainsi dénoncé sur son blog : "Voici que 'Mosco' ajoute que les socialistes feront tout pour que (les impôts) n'augmentent pas en 2015 (…) Nous savons très bien que toute la politique économique de François Hollande est en train de se ramasser."
L'attaque la plus sévère est venue de Ségolène Royal. "Maintenant, il faut arrêter les augmentations d'impôts (...) Il ne faut plus de hausse d'impôts. Commençons par faire rentrer toute l'évasion fiscale", a-t-elle lancé sur BFMTV dimanche soir. Et la présidente du Poitou-Charentes d'ajouter, rejoignant ainsi les critiques des responsables de droite : "Il faut donner de la sécurité aux chefs d'entreprise." Le ministère de l'Economie n'a pas commenté cette sortie, mais Bercy a fait valoir dans « Libération », lundi, qu'augmenter les prélèvements ne se traduira pas nécessairement par de nouveaux impôts. Une nuance sémantique qui traduit bien l'inflexion de discours général.
Source : leJDD.fr 08-07-2013
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)