Une conférence sur l'emploi réunit mercredi 8 octobre en Italie les dirigeants européens. Si le chômage des jeunes en est le thème principal, le débat sur l'austérité budgétaire anime les échanges.
Le temps d'une journée, Milan devient capitale d'un continent. Tous les dirigeants européens se sont retrouvés en Italie à l'occasion d'une conférence sur l'emploi. Invités par Matteo Renzi, ils souhaitent trouver les moyens de sortir la zone euro de l'ornière dans laquelle elle ne cesse de s'enfoncer. François Hollande et Angela Merkel présenteront, à l'instar des autres responsables, leurs propositions pour lutter contre le chômage des jeunes.
Différents dispositifs censés favoriser l'emploi des moins de 25 ans y seront examinés, dont une enveloppe de 6 milliards d'euros débloqués par Bruxelles sur deux ans (2014-2015). Ces fonds doivent servir à mettre en place "une garantie pour la jeunesse", adoptée en avril 2013, et fixant comme règle qu'aucun jeune de moins de 25 ans ne reste plus de quatre mois sans proposition (emploi, formation, stage) à la fin de sa scolarité ou en cas de perte d'emploi.
L'austérité débattue en coulisses
Mais un tel sommet sera surtout l'occasion de refaire, une fois de plus, le débat sur la rigueur budgétaire. Faut-il poursuivre l'austérité en Europe alors que les indicateurs économiques vont à l'encontre des effets recherchés? La question se pose d'autant plus qu'au-delà de la situation française, le moteur économique allemand connaît à son tour des ratés avec un recul sans précédent depuis cinq ans de la production industrielle.
François Hollande arrive à Milan sur la défensive après le nouveau report des engagements du gouvernement français en matière de réduction des déficits publics. De plus, le président français pourrait ne trouver à ce sujet qu'un appui limité auprès de Matteo Renzi, sept mois après son arrivée au pouvoir. Certes, le chef du gouvernement italien plaide également pour une politique de relance de la croissance et un desserrement du carcan budgétaire européen en utilisant les flexibilités prévues par le Pacte de stabilité. Mais il s'en tient dans son pays au respect scrupuleux du maintien du déficit en deçà des 3% du PIB.
Un enjeu capital pour Renzi
Matteo Renzi espère profiter de la présence à Milan de la plupart de ses partenaires européens - en l'absence notable du Premier ministre britannique, David Cameron - pour annoncer l'adoption de son "Jobs Act", une loi sur la réforme du marché du travail en Italie, preuve de sa capacité à mettre en œuvre les réformes promises. Elle doit passer mercredi dans la soirée, via un vote de confiance au Sénat, qui jusqu'à présent a toujours été favorable au gouvernement Renzi.
Dans un pays où le taux de chômage des jeunes atteint 44%, le "Jobs Act" est destiné à favoriser l'emploi, notamment à travers cette réforme, qui protège les salariés contre les licenciements abusifs. Côte allemand, on approuve : "Nous considérons très important que le gouvernement Renzi s'attaque (à la réforme du marché du travail) et nous le soutenons." Berlin souhaiterait que la France en fasse autant.
Source leJDD.fr 08-10-2014
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