Fils et petit fils de Premier Ministres grecs, Georges Papandréou a sa fierté et on peut le comprendre. Convoqué à cannes pour se faire recadrer par les dirigeants européens, honni par l'opposition grecque, lâché par plusieurs de ses ministres et autres élus de sa formation, Georges Papandréou, contraint de renoncer à son idée de référendum, cherche à sortir la tête haute de cette tragédie grecque. Selon des sources gouvernementales, il aurait conclu un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition. Condition sine qua non : que ceux-ci l'aident à remporter le vote de confiance, qui doit avoir lieu dans la nuit de vendredi 4 novembre à samedi 5 au Parlement.
La démission, Georges Papandréou semble s'y être finalement résigné. Certes non sans résistance. Le Premier ministre grec cherche d'ailleurs encore à en maîtriser les conditions. Critiqué par bien plus de monde qu'il ne peut en supporter - ses partenaires européens, l'opposition grecque, une partie de la population, quelques-uns de ses ministres et plusieurs élus de sa formation, le Pasok -, le dirigeant cherche une sortie honorable. Pour ce faire, il aurait proposé un marché à ses ministres : si ceux-ci s'engagent à le soutenir pour l'aider à remporter le vote de confiance organisé dans la nuit de jeudi à vendredi au Parlement, il s'engage à démissionner.
Une démission dans le calme
Selon une source citée par l'agence Reuters, "il a accepté de démissionner. Cela s'est passé de manière très civilisée, sans acrimonie". "Il lui a été dit qu'il devait se retirer dans le calme afin de sauver son parti", a-t-elle encore précisé. D'après cette même source, Georges Papandréou a reconnu avoir commis une erreur en annonçant la tenue d'un référendum sur l'accord difficilement conclu quatre jours plus tôt par les pays de la zone euro pour tenter d'éviter la faillite à la Grèce. Acculé, il veut donc désormais éviter la défiance.
Mais gagner le vote de confiance sera difficile. Une série de défections au sein du Pasok a en effet réduit sa majorité à deux sièges. La députée Eva Kaili, l'une des 152 élus du parti socialiste, a ainsi annoncé qu'elle ne voterait pas la confiance. Papandréou espère que sa décision de renoncer au référendum - officiellement annoncée à l'Union européenne vendredi matin - ramène, dans son camp, les élus contestataires. Mais selon un de ses proches, le socialiste Télémaque Hytiris, il ne sera soutenu que s'il s'engage à lancer "dès demain les procédures pour la formation d'un gouvernement d'union".
L'opposition accepterait finalement l'accord européen
Les négociations entre le Pasok et la principale formation d'opposition, la Néa Dimokratia (Nouvelle Démocratie) d'Antonis Samaras, se poursuivaient vendredi. Les débats portent sur la mise en place d'un exécutif de transition, chargé de faire adopter le budget 2012, première étape pour permettre, dans un deuxième temps, la ratification parlementaire du plan européen de désendettement. Enfin, troisième acte de ce scénario : l'organisation d'élections anticipées.
Le chef de l'opposition, Antonis Samaras, a donc lui aussi fait des concessions, laissant entendre, pour la première fois depuis le début de la crise, que sa formation était prête, étant donnée la situation, à participer à un gouvernement de transition et accepter, par là-même, le plan européen. "Là où on en est arrivé avec la politique du gouvernement [socialiste], le nouvel accord sur la poursuite de l'aide à la Grèce est inévitable et il faut le garantir", a-t-il ainsi déclaré. Jusqu'à présent, sa formation s'était opposée à l'accord européen, jugeant que la politique de rigueur qu'il impose ruinait le pays, et assurait qu'elle le renégocierait si elle parvenait au pouvoir. Mais à circonstances exceptionnelles, accord exceptionnel.
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