La semaine dernière encore on se demandait si Eva Joly n’avait pas tout simplement jeté l’éponge. On la savait peu disposée à participer aux tractations politiques entre le Parti Socialiste et son propre parti Europe Ecologie-Les verts. On savait également qu’elle avait une position très radicale sur la sortie du nucléaire et que l’accord avec le PS ne devait pas la combler d’aise !.. Silencieuse depuis l'accord de son parti avec le PS, la candidate Europe Ecologie - Les Verts à la présidentielle a fait un retour fracassant, mardi 22 novembre, dans l'arène politique. Si elle se dit «plus décidée que jamais» à porter les couleurs de son parti dans la course à l'Elysée, elle s’est livré pendant vingt-quatre heures à une attaque en règle des socialistes, «du bois dont on fait les marionnettes», et continue à prendre ses distances avec le fameux accord, qui ne la «fait pas rêver».
Mercredi matin, à 7h50 sur RTL, Joly a même refusé de dire si elle appellerait à voter Hollande au second tour, provoquant un tollé au PS et semant la pagaille au sein de son parti. Sous le feu des critiques de Cohn-Bendit et Mamère, notamment, elle a finalement annoncé vers 11 heures qu'elle appellerait bien à voter pour le candidat PS. «Dans mon esprit, il n'y a jamais eu de doute sur le fait que j'appellerai à voter pour François Hollande s'il est en tête de la gauche au premier tour, a-t-elle déclaré. Je ne me trompe pas de combat, je veux battre Nicolas Sarkozy».
Une passe d'armes que le candidat socialiste a sobrement commenté : «Elle a dit ce qu'elle avait à dire, je retiens la dernière phrase.»
Aubry et Ayrault demandent des explications à Cécile Duflot
Entretemps, le porte-parole d'Eva Joly, Yannick Jadot, a annoncé sa démission. Daniel Cohn-Bendit, lui, a donné de la voix. Le cofondateur d'EELV estimait ce mercredi sur France Info que, «pour l'instant, Eva Joly fait les mauvais choix politiques». «Qu'elle veuille marquer la différence entre les écologistes et le PS, c'est normal, mais il faut faire la différence entre concurrents (...) et adversaires, qui sont les candidats de droite et d'extrême droite», juge-t-il. «Nous demandons à Eva Joly de sortir du flou et de revenir au mandat qui lui a été donné au moment des primaires» écologistes », a affirmé Noël Mamère, qui s'exprimait dans les couloirs de l'Assemblée juste avant qu'Eva Joly ne clarifie sa position.
Comme Jean-Marc Ayrault sur France Info, Martine Aubry demande à Cécile Duflot de «clarifier la position» d'Eva Joly. Le PS et EELV ont signé «un accord respectueux de l'identité de chacun», fait valoir la patronne du PS, qui juge par conséquent les propos de la candidate écolo à la présidentielle «absolument incompréhensibles». Ayrault, patron des députés PS, s'interroge : «Est-ce que Mme Joly est devenue une candidate indépendante ou est-ce qu'elle représente les Verts ? Je le demande à Cécile Duflot.» Sur Europe 1, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, s'est dite choquée par les propos d'Eva Joly : « Il faut éviter les anathèmes, surtout entre partenaires.»
Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche et ex-candidat à la primaire PS, parle lui aussi d'«une faute politique». «Les écologistes ne peuvent pas être à la fois adversaires et partenaires du PS et du PRG», indique-t-il dans un communiqué où il «leur demande donc de faire preuve de loyauté et de respect vis-à-vis de leurs partenaires et de ne pas se tromper d'adversaire pour 2012.»
Peut-elle dire si elle votera Hollande au second tour ? «Pas là»
Ce mercredi matin, interrogée sur RTL, Eva Joly avait esquivé la question de Jean-Michel Aphati. Lorsqu'il lui demande si elle appellera, le cas échéant, à voter François Hollande au second tour de l'élection présidentielle, elle répond : «Pour moi, la sortie du nucléaire est une vraie question. Nous avons toute la période des présidentielles pour discuter du nucléaire.» Face à l'insistance de Jean-Michel Aphatie qui lui demande si elle peut répondre à sa question, Eva Joly glisse : «Pas là.» Elle précise tout de même : «Je ne me trompe pas d'ennemi. Le pays ne supporterait pas un deuxième mandat de Nicolas Sarkozy.»
Et à propos de sa «disparition/réapparition» ? «Elle était le fruit d'une situation qui était pour moi insupportable», confie-t-elle évoquant «un coup de colère» et jugeant «inacceptable» qu'Areva obtienne «qu'on biffe un paragraphe». Cet accord avec le PS, elle le confirme, il ne la «fait pas rêver». Pour Eva Joly, «les négociateurs ont fait un travail remarquable pour faire l'accord le mieux possible dans ces circonstances». La candidate regrette néanmoins «vraiment que nous ne soyons pas allés au bout de notre logique» concernant la sortie du nucléaire.
Source : LeParisien.fr 23-11-2011
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