La "super-commission" nommée par le Congrès américain pour s'attaquer au difficile problème de la dette semblait, dimanche 20 novembre dernier, se diriger tout droit vers un échec, à trois jours de la date-butoir au-delà de laquelle se déclenchera, faute d'accord, un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses. Selon le « Washington Post », le comité pourrait même admettre son échec dès lundi. Pis : les débats au sein de la commission se concentreraient désormais sur la manière d'annoncer cet échec, indique CNN, citant des sources parlementaires.
Le 15 novembre, la dette de l'Etat fédéral américain a dépassé 15 000 milliards de dollars, selon des chiffres du département du Trésor. Le monde entier peut d’ailleurs suivre l'évolution en temps réel du chiffre sur le site internet UsaDebtClock (photo). Le montant de cette dette faramineuse correspond à 99 % du PIB américain prévu par la Maison Blanche pour l'ensemble de l'année 2011.
Les Républicains demeurent fermement opposés à toute hausse des impôts
Chargée de dénicher 1 200 milliards d'économies, cette commission mixte, composée de douze élus républicains et démocrates, a été créée en août dans le sillage de l'accord adopté in extremis au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette et de la perte du AAA attribué aux Etats-Unis par l'agence Standard & Poor's.
Trois mois après sa création, la "super-commission" est dans l'impasse, en raison des positions inconciliables entre élus démocrates et républicains. Les Démocrates réclament toujours des hausses d'impôts, les Républicains ne veulent toujours pas en entendre parler.
La sénatrice démocrate Patty Murray, co-présidente de la commission, a reconnu dimanche sur la chaîne CNN que ce sujet faisait l'objet d'une "profonde division". "Tout le monde doit faire un effort en ces temps difficiles pour notre pays", a-t-elle déclaré. "Les Américains les plus riches, ceux qui gagnent plus d'un million de dollars par an, doivent participer. Mais c'est une ligne que les républicains ne sont pas prêts à franchir". "Personne ne veut perdre espoir", lui a répondu Jeb Hensarling, leader républicain de la commission. "Mais il y a un moment où la réalité commence à prendre le pas sur l'espoir".
Des conséquences extrêmement graves
La super-commission a jusqu'à mercredi 23 novembre minuit pour adresser ses recommandations, et les mesures proposées devront ensuite - nouvel écueil - passer le cap de la Chambre des représentants et du Sénat d'ici fin décembre. Faute d'accord, la loi prévoit la mise en œuvre automatique, à partir de 2013, de réductions des dépenses à hauteur de 1 200 milliards de dollars sur dix ans, réparties à part égale entre les dépenses de défense et le reste des dépenses.
Anticipant les conséquences qu'auraient pour la crédibilité de l'économie américaine un tel blocage, en pleine crise de la dette européenne, l'administration Obama a incité les parlementaires à faire fi des clivages. Le Congrès doit "faire son travail", a dit vendredi 18 novembre dernier la Maison Blanche dans un énième appel aux élus. "Des coupes de cette magnitude seraient dévastatrices", a prévenu pour sa part le secrétaire à la Défense Léon Panetta.
Source : LeMonde.fr 19-11-20111
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