Barack Obama a réussi le défi de son début de mandat. Le président américain a fait adopter dimanche 21 mars son projet de réforme du système de santé par la Chambre des représentants. Il avait, pour cela, annulé tous ses déplacements à l'étranger pour se consacrer totalement à cette réforme qu'aucun de ses prédécesseurs n'avaient réussi à faire voter !...

"Yes we can!", ont lancé certains parlementaires démocrates à l'annonce du résultat. Oui, ils le peuvent. La Chambre des représentants a adopté dimanche soir la réforme du système de santé américain. C'était la première priorité de Barack Obama pour son premier mandat. Après de nombreux obstacles et de longues discussions, le président américain a relevé son défi. Le texte, qui avait déjà été adopté par le Sénat, a été approuvé par 219 voix contre 212. Il devrait être promulgué mardi.

La popularité de Barack Obama aura laissé quelques plumes dans la bataille. Mais le projet, que plusieurs présidents avaient échoué à mettre en place, comme Bill Clinton en 1994, est le plus important en matière de santé depuis près de 40 ans. Il prévoit d'étendre l'assurance maladie à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Les compagnies d'assurance ne pourront plus refuser de prendre en charge un client qui ne répondrait pas à des critères médicaux préétablis.

"Kill the bill!"

"Ce soir, alors que les experts disaient que ce n'était plus possible, nous avons élevé le niveau de notre politique", s'est félicité Barack Obama, tard dans la soirée à la Maison blanche. "Ce dispositif ne réglera pas tout ce qui affecte notre système d'assurance maladie, mais il nous fait avancer dans la bonne direction (...) C'est à cela que le changement ressemble", a-t-il ajouté. Le camp démocrate a applaudi l'adoption du texte. "Nous avons aujourd'hui l'opportunité de terminer le grand chantier inachevé de notre société", a déclaré Nancy Pelosi, présidente de la Chambre, reprenant la formule d'Edward Kennedy, ardent promoteur du projet mort le 25 août d'une tumeur au cerveau.

Le projet n'a toutefois pas fait l'unanimité dans la majorité, puisque 34 démocrates ont voté avec le groupe républicain. Pour rassurer les démocrates opposés à l'avortement, Barack Obama a assuré qu'aucun fonds fédéral ne serait utilisé pour financer des IVG. L'opposition dénonce l'intrusion des pouvoirs publics dans le secteur de la santé et craint un creusement du déficit budgétaire et un recul de la liberté des patients. Les opposants ont promis de poursuivre leur combat en contestant la réforme dans leurs Etats respectifs. Cette bataille de la santé pourrait aussi marquer les élections de mi-mandat en novembre prochain.

Les échanges ont été aussi véhéments à l'extérieur du Capitole. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du parlement et ont scandé "Kill the bill!" (Tuer le projet de loi). Certains d'entre eux ont pénétré dans l'enceinte et ont contraint à une suspension brève des débats.

Source : lejdd.fr   22-03-2010 


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