Sur la stratégie mise en place par Nicolas Sarkozy depuis quelques jours le Français moyen n’y comprend pas grand-chose. Mais on peut se rassurer, les députés, même lorsqu’ils sont de la majorité présidentielle, n’y comprennent rien non plus !..Mardi 10 janvier au matin, lors de la réunion des députés UMP, François Fillon a reconnu qu’il pouvait y avoir "des interrogations" autour de la stratégie du futur candidat Nicolas Sarkozy. Mais le Premier ministre a appelé à "l’unité" et évoqué quelques pistes – "quatre décisions structurelles" – avant même le sommet social du 18 janvier.
Appel à l’unité derrière le futur candidat
« On a tous des interrogations. Mais (...) je vous invite à faire preuve de la plus grande unité derrière la stratégie du futur candidat Nicolas Sarkozy ». C'est ce qu'a déclaré mardi 10 janvier au matin François Fillon lors de la réunion hebdomadaire des députés de la majorité, selon une source proche du groupe UMP. Le Premier ministre reconnaît ainsi qu'il peut y avoir quelques "interrogations" dans les rangs de la majorité. Mais les choses s'éclairciront, selon lui, avec l'officialisation de la candidature de l'actuel chef de l'Etat, qui devrait être actée en mars prochain : "On va avoir un candidat, c'est lui qui pilote la stratégie (…) On doit faire bloc car c'est lui qui doit nous permettre de gagner l'élection présidentielle et donc les législatives."
Outre cette mise au point sur l'importance de "l'unité", François Fillon a également évoqué mardi le sommet social du 18 janvier prochain. Et alors que Nicolas Sarkozy avait indiqué qu'aucune décision ne serait prise avant cette concertation syndicale, le Premier ministre a d'ores et déjà annoncé quatre pistes, appelées "décisions structurelles". Notamment sur le temps de travail. Le gouvernement souhaite permettre aux sociétés de conclure des "accords de compétitivité" afin "d'adapter la situation de l'entreprise à son environnement économique", a expliqué François Fillon, en prenant l'exemple d'un accord de compétitivité conclu par Airbus en Allemagne. Avant de préciser qu'il y aurait une "réforme législative" qui passera donc par "un projet de loi de finances rectificative et un texte sur le droit du travail dans le même temps". Ceci est la mise en œuvre, bien tardive, d’un dispositif que l’Allemagne avait créé avant le début de la crise et qui lui a fort bien réussi.
La « TVA sociale », une « décision forte »
"Les accords de compétitivité doivent permettre aux entreprises lorsque le carnet de commandes se remplit de pouvoir travailler davantage, et lorsqu'il baisse de pouvoir également s'adapter", a précisé de son côté le chef de file des députés UMP, Christian Jacob. "Laissons le débat mûrir avec les partenaires sociaux", a-t-il toutefois ajouté.
Et François Fillon ne s'est pas arrêté là. Sans jamais prononcer le nom de TVA sociale, il est revenu sur le processus – vivement critiqué par l'opposition – souhaité par le gouvernement : "Notre proposition est de transférer une partie des charges patronales sur la fiscalité." "On peut mixer des formules", a-t-il indiqué, soulignant la nécessité de trouver une solution. "Si on ne prend pas une décision forte, on sera dans les cordes", a assuré le Premier ministre, qui ajoute que le chef de l'Etat a déjà proposé "qu’on prenne une décision symbolique et spectaculaire". "Toutes les options sont ouvertes", a nuancé le chef du gouvernement, qui a également évoqué une piste concernant la formation des chômeurs : il s’agit de "passer d’un système où une personne au chômage doit accepter un emploi à un système où elle doit accepter une formation et, à l’issue de celle-ci, un emploi".
La taxe sur les transactions financières sera mise en œuvre par la France seule
Impossible de ne pas parler également de la taxe sur les transactions financières. "Ce que nous proposons, c’est d’anticiper en 2012 la directive européenne en faisant le pari que nous allons entraîner les autres pays européens", a lancé François Fillon. "La France sera le premier pays cette année à mettre en œuvre" une telle taxe, a de son côté déclaré le ministre de l’Economie, François Baroin, lors de la séance de questions au gouvernement. Si cette mesure est défendue sur le fond par une grande majorité de la classe politique française, c’est sur la forme que le bât blesse, car beaucoup estiment que la France ne peut pas seule prendre cette décision. "Ce qu'il conviendrait de faire (…) ce serait de la faire avec trois ou quatre pays d'abord en Europe, pour qu'il y ait une cohérence sur le taux et sur l'assiette", a estimé François Hollande lundi soir sur Canal +.
« François hollande met du sien pour nous aider »
Le candidat socialiste qui a une nouvelle fois été la cible du Premier ministre, ce dernier voyant en lui, celui qui s’en prend "à tous les atouts de la France" et qui "met du sien pour nous aider sur le terrain de la crédibilité". Avant de faire une liste : "Il y a eu le nucléaire, la vraie-fausse abrogation de la réforme des retraites, la vraie-fausse réforme fiscale et aujourd’hui la suppression du quotient familial." Et de conclure : François Hollande "fait comme son modèle, François Mitterrand, mais sans en avoir toutes les capacités".
Source : leJDD.fr 10-01-2012
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