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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 07:00

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L’éducation sera sans aucun doute l’un des thèmes de la campagne des élections présidentielles de 2012. Pour le PS il est crucial de se positionner sur ce sujet car, évidemment, les enseignants représentent une partie importante de leur électorat. Il s’agit donc, pour les candidats à la primaire socialiste, de rassurer les enseignants sans toutefois céder à toutes leurs revendications en particulier sur les moyens..  Chacun résout ce problème difficile à sa façon et cela donne des programmes divers, même si les rythmes de classe, le statut des enseignants ou les effectifs enseignants reviennent dans les différentes propositions. Tous sont d’accord pour dire que le « désastre » qu’ils constatent aujourd’hui est en grande partie lié à la baisse des effectifs décidée par le gouvernement. La plupart proposent d’y mettre fin, d’autres voudraient revenir en arrière. Mais aucun ne donne un chiffrage de son programme.

•Arnaud Montebourg : une école de 6 à 15 ans

Dans un document de 137 pages, intitulé « Mon projet pour l'école », disponible sur son site, Arnaud Montebourg fait 32 propositions pour une transformation en profondeur. Des candidats socialistes, c'est sans doute celui qui a la vision la plus achevée d'un "autre système". Comme les autres candidats, il propose de revoir les rythmes et de passer un nouveau contrat avec les enseignants. Il se différencie car il propose de recréer les 80 000 postes que la droite a supprimés depuis 2007.

De quoi assurer le suivi du travail en petits groupes que le député de Saône-et-Loire souhaite voir largement développé. La pédagogie est au cœur de son programme. Au point qu'il souhaite mettre en place dans les établissements un "proviseur pédagogique" en charge de ces questions. M. Montebourg imagine une école commune qui amènerait tous les enfants du CP à la fin de la 3e.

Après, il n'y aurait qu'un seul lycée, avec des filières générales, technologiques ou professionnelles. Une formule pour permettre les passerelles d'une voie à une autre. Dans l'école Montebourg, les parents feraient une série de vœux d'établissements qui seraient acceptés ou non, en fonction de la mixité sociale du collège ou du lycée choisi. Un équilibre que les établissements privés sous contrat devraient, eux aussi, respecter.

•Ségolène Royal : deux profs par classe

Un deuxième adulte dans les classes. C'est l'idée force du programme de Ségolène Royal. Une idée qui ne concerne pas toutes les classes, mais celles des zones les plus difficiles. Pour y parvenir, elle propose de rétablir l'année de stage de la formation initiale et d'envoyer les stagiaires dans les établissements difficiles au côté d'un autre enseignant. "Formés à la difficulté dès le début, ils seront ensuite plus à l'aise dans les classes", rappelle la présidente de la région Poitou-Charente.

Ségolène Royal qui a été ministre déléguée à l'enseignement scolaire puis à la famille, propose aussi de passer un "contrat donnant donnant" avec les familles. Pour aider les familles, elle imagine de développer les internats de proximité, mais aussi de généraliser le soutien scolaire gratuit. Son projet pour l'école passe aussi par un lissage des moments de rupture comme le passage entre l'école et le collège, par une scolarité obligatoire dès 3 ans. Un moyen d'éviter le nomadisme scolaire de jeunes enfants qui ne sont pas assidus en première année de maternelle.

Mme Royal s'engage aussi à la fin de la destruction des postes d'enseignants et propose d'ores et déjà un moratoire sur les suppressions déjà annoncées pour 2012. Sur le sujet du temps de travail des enseignants, Ségolène Royal ne s’exprime pas. En 2007, une video clandestine avait circulé sur le Net où la candidate prônait 35 heures de présence dans les établissements. En revanche, elle n'est pas opposée à ouvrir le dossier des "missions".

•Martine Aubry : négocier dès aujourd'hui avec les syndicats

Martine Aubry propose "une refondation de l'école". "Je veux construire un parcours scolaire cohérent, adapté à chacun, de l'école maternelle à l'enseignement supérieur. La scolarité obligatoire, de 3 à 16 ans, doit amener tous les élèves à la maîtrise d'un socle de culture commune, intégrant l'enseignement technologique et professionnel, mais aussi l'ouverture à la culture et aux sports. Je commencerai par remettre en place une formation professionnelle des enseignants, avec une entrée progressive dans le métier. J'adapterai les moyens accordés aux établissements en fonction de la réalité des élèves et des territoires concernés : moins d'élèves par classe dans certains établissements en difficulté, plus d'élèves où tout fonctionne bien. Je reviendrai sur la réforme absurde qui a imposé la semaine des 4 jours à l'école primaire en mobilisant l'ensemble des partenaires – personnels de l'éducation, parents, associations d'éducation populaire et collectivités locales – pour que l'allongement des rythmes éducatifs profitent  pleinement au développement des élèves", précise l'ex-première secrétaire.

Mais le cœur de son projet, et la réelle nouveauté, c'est que Martine Aubry n'imagine pas un statut des enseignants figé. "Je négocierai avec les enseignants un nouveau contrat dans lequel je leur donnerai la capacité d'innover, de travailler collectivement et d'adapter leur métier aux besoins", déclarait-elle au Monde le 1er septembre. "Ce qu'il faut, ce qui doit changer, c'est que ce temps de concertation pour mener des projets, pour accompagner les élèves individuellement, pour recevoir des parents soit plus clairement défini et que l'organisation de leur métier réponde à ces objectifs." Si à ses yeux une revalorisation doit accompagner ces changements, tout un bouleversement s'en suit nécessairement. "Les besoins ne sont pas les mêmes partout et certains ont davantage encore besoin de ce temps de travail en équipe : dans les zones d'éducation prioritaire, je souhaite que les enseignants aient moins d'heures devant leurs classes pour pouvoir s'y consacrer."

•Manuel Valls : élargir la construction des élites

"Notre école reproduit les inégalités. Et parfois, elle les accentue. On sait que les enfants d'ouvrier ont plus de risque que les enfants de cadre d'être en échec scolaire. Mais quid de la classe moyenne ?" Manuel Valls a la réponse à sa question. A ses yeux, "la classe moyenne est de plus en plus écartée de la construction des élites". Et c'est ce qu'il veut changer. "Etre de gauche, c'est justement se battre pour une école plus juste", ajoute-t-il. Pour y parvenir, ce fin connaisseur du sujet, qui ne manque jamais une visite dans une école de sa ville, ni une rencontre avec un enseignant, propose d'accroître la présence des enseignants dans les établissements, "pour assurer un meilleur suivi des élèves", de réformer en profondeur les rythmes scolaires. "Il faut se donner le temps de faire baisser la pression en allongeant l'année scolaire", ajoute-t-il.

Dans le nouveau contrat qu'il veut passer avec les enseignants, il souhaite glisser une revalorisation des salaires et de la formation. Le produit fiscal des heures supplémentaire pourrait à ses yeux être affecté à l'éducation. Et la formation n'est pas la dernière de ses préoccupations ; ni la différenciation du métier. "Enseigner à Neuilly, ce n'est pas enseigner à Evry. Qu'on arrête d'y envoyer ceux qui ne sont pas prêts", aime-t-il à répéter. Un travail sur les années charnières comme la classe de 6e est aussi au menu du maire d'Evry qui dans « l'Energie du changement » (le Cherche Midi, juillet 2011), s'attarde sur le sujet. Lui aussi parle d'autonomie accrue des établissements. Mais sans développer le concept.

François Hollande : revoir les rythmes et repenser le métier

La jeunesse est un des thèmes majeurs pour l'élu corrézien. Il a été un des premiers à en parler et ce thème intègre la réforme de l'école. L'ancien premier secrétaire du parti, aborde ce thème par trois entrées. D'une part, il estime nécessaire une réforme du temps scolaire. D'autre part, il pense urgent un travail sur les transitions (le passage de l'école au collège et du lycée au supérieur). Et pour finir, même s'il trouve le sujet très délicat, il veut regarder de prêt le dossier du métier d'enseignant. Interrogé dans « Le Monde » du 1er septembre, François Hollande avait estimé ce sujet trop dangereux pour s'y intéresser d'emblée. Le candidat souhaite pourtant aborder le métier d'enseignant de manière globale et subtile.

"Il faut mettre à la discussion un sujet qui inclut les missions des enseignants, certes, mais aussi leur formation, leur revalorisation. Le temps passé dans l'établissement n'est qu'une partie du thème et ne doit pas être envisagé seul", précise Vincent Peillon, qui travaille sur le sujet avec François Hollande. Avant de s'attaquer à ces trois dossiers, le candidat à la primaire a relevé trois urgences à régler. "D'abord, il faut mettre fin à l'hémorragie des postes. Ensuite, il faut trouver une formation rapide à la formation des enseignants. Et puis, aussi voir comment recommencer à accueillir en classe des très jeunes enfants", comme le rappelle Vincent Peillon.

 

Source LeMonde.fr  Maryline Baumard le 05-09-2011

 

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