La campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 aurait bénéficié d’un financement occulte, selon Libération. Des commissions dans le cadre d’une vente de sous-marins au Pakistan auraient en effet en partie fini dans les comptes de campagne de l'ancien Premier ministre.
L’étau semble se resserrer sur Edouard Balladur. L’ancien Premier ministre aurait bénéficié de dons suspects pour sa campagne présidentielle de 1995, révèle Libération dans son édition de lundi 26 avril. Le quotidien s’est procuré des documents montrant l’existence de deux intermédiaires étranges dans la vente de sous-marins au Pakistan. Une enquête préliminaire de la Division nationale des investigations financières (Dnif) a été ouverte en février. Cette procédure est née de l’affaire sur l’attentat de Karachi de 2002.
Au commencement, il y a un contrat de 5,41 milliards de francs, proposé par le Pakistan, en 1992. La Direction des constructions navales (DCN) remporte le marché. Elle doit alors verser 338 millions de francs pour rémunérer les intermédiaires. Puis, en 1994, 216 millions pour deux nouveaux intermédiaires, visiblement imposés par le pouvoir politique.
Coupures de 500 francs
Parallèlement, l’Association pour le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur (Aficeb) reçoit d’importantes sommes en liquide. Quelques 10 millions de francs, soit 20% des recettes totales de la campagne Balladur, sont versés, officiellement collectés lors de meetings politiques. La moitié du pactole est apportée en coupures de 500 francs.
"C’est très clair, il y a une corruption politique dans le cadre du financement de la campagne d’Edouard Balladur. Depuis déjà plusieurs mois, nous indiquions que nous étions en présence d’un véritable scandale d’Etat", a dénoncé lundi sur Europe 1 Me Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi. L’affaire a en effet commencé à éclabousser l’ancien Premier ministre lorsque les juges français ont emprunté la piste de commissions non versées pour expliquer l’attentat qui a tué onze salariés de la DCN en 2002 au Pakistan. "Nous prétendons que Nicolas Sarkozy est au centre de la corruption", a pointé l’avocat. Le chef de l’Etat était à l'époque ministre du Budget et porte-parole d’Edouard Balladur. En juin dernier, le président de la République avait parlé de "fables".
Source : lejdd.fr 26-04-2010
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