
Les restaurateurs vont se faire taper sur les doigts. Après la baisse sur la TVA consentie en juillet dernier, l’Etat juge qu’ils n’ont pas assez baissé leurs prix, ni créé assez d’emplois.
"Ils n’en font pas assez", a jugé Hervé Novelli mercredi matin sur RTL. Le secrétaire d’Etat au Commerce délivrera le même message, en direct, aux représentants des neuf syndicats de restaurateurs, qu’il a convoqué ce mercredi. D’après les chiffres de la Cour des comptes, la profession n’a créé que 6000 emplois depuis juillet, date du passage de la TVA de 19,6% à 6,6%, alors qu’ils s’étaient engagés à en créer 40 000 en deux ans. De même, l’effort du gouvernement n’a pas été répercuté sur les prix dans un établissement sur deux. Du coup, les contreparties annoncées ne sont pas tenues, ce qui a le don d’irriter le gouvernement qui a fait un geste très coûteux en direction du secteur. Cette niche fiscale crée un manque à gagner de près de trois milliards d’euros par an.
Mais l’analyse n’est pas tout à fait la même du côté des restaurateurs. André Daguin, l’ancien président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière explique sur Europe 1, lui, que "la baisse est en route (…) D’ici fin décembre on ne sera pas loin des 3% de baisse des prix". Mais, a-t-il ajouté, « il faut aussi que la grille des salaires soit négociée en hausse, que les investissements repartent".
Il a par ailleurs rappelé que les syndicats ne représentent que 40 à 50% de la profession. Pour l’ancien représentant de la profession, il reste une manière de sanctionner les établissements qui ne respectent pas les règles: le boycott par les clients. "N’allez pas là où les prix n’ont pas baissé ; allez, chez ceux qui baissent. C’est cela être adulte quand on est consommateur", a-t-il exhorté. Un raisonnement peut-être un peu trop simpliste eu égard au coût de la mesure.
Source : lejdd.fr 14-10-2009