Jeudi 30 juin dernier le « New-York Time » publiait une lettre du Procureur Cyrius Vance aux avocats de Dominique Strauss-Kahn faisant état de déclarations erronées de la part de la plaignante. Une audience exceptionnelle est organisée pour vendredi 1er juillet à 17h30 (heure de Paris) à laquelle DSK se rend accompagné d’Anne Sinclair. Au cours de cette comparution surprise la justice américaine s'est prononcée pour la libération sur parole de DSK. L'ancien patron du FMI pourra désormais se déplacer librement aux Etats-Unis. Il ne pourra cependant pas quitter le pays, son passeport ne lui a pas été rendu. Mais le dossier "n'est pas clos", a assuré le procureur. Aucune des sept charges retenues à l’encontre de DSK n'est levée. L'audience du 18 juillet est maintenue.
L'audience n'a duré que quelques minutes, mais Dominique Strauss-Kahn est ressorti du tribunal de New York avec le sourire. La justice américaine a décidé vendredi 1er juillet de lever le contrôle judiciaire imposé à l'ancien patron du FMI. Il pourra désormais se déplacer sur l'ensemble du territoire américain, sans aucune restriction. Il ne porte plus de bracelet électronique. Mais DSK ne pourra pas quitter le pays, et donc pas se rendre en France, car son passeport ne lui a pas été rendu. Le juge Michael Orbus a également ordonné la restitution de la caution de six millions de dollars qui lui avait été imposée.
Une justice américaine qui ne finit pas de nous étonner !.. Le procureur qui avait décidé de la mise en détention de DSK puis de sa remise en liberté sous caution avec des conditions draconiennes et qui avait retenu contre lui des charges extrêmement graves fait une volte face totale. La raison : l’enquête diligentée par ce même procureur semble montrer que la « crédibilité de la plaignante » soit de plus en plus douteuse..
Mais le dossier "n'est pas clos", a toutefois tenu à ajouter le procureur. La prochaine audience du 18 juillet est maintenue et aucune des charges – pour crimes sexuels – retenues à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn n'a été levée. Au 13e étage du tribunal, DSK, qui était vêtu d'un costume sombre, d'une chemise blanche et d'une cravate bleue ciel, a écouté les procureurs, assis dans un large fauteuil en cuir rouge situé face au juge Michael Obus. "Merci votre honneur", a simplement déclaré l'ancien homme fort du FMI à l'issue de la séance. Le couple a rapidement regagné en voiture son domicile tout proche où Dominique Strauss-Kahn était assigné à résidence depuis fin mai.
Me Thompson a les "preuves matérielles" de l'agression
"Il s'agit d'une très bonne journée", a déclaré à la sortie du tribunal l'un des avocats de DSK, William Taylor. Avant d'affirmer, devant la presse présente devant le tribunal, que l'audience du jour "renforçait (leur) conviction" que leur client "sera acquitté". "Nous sommes reconnaissants au bureau du procureur d'avoir fait cette enquête" sur la plaignante, Nafissatou Diallo, a-t-il ajouté.
Quelques minutes après, les avocats de la victime présumée prennent la parole. "Ma cliente a peut-être pu faire des erreurs mais cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas été violée pour autant", a affirmé Kenneth Thompson, précisant avoir les "preuves matérielles" de cette agression sexuelle. Ensuite, pendant de longues minutes, il a donné les détails des violences subies par sa cliente, tentant de prouver que la relation sexuelle n'était pas consentie. DSK "a attrapé son vagin avec une telle force qu’il lui a fait mal, il a causé des blessures à cette femme", a-t-il lancé, ajoutant que Nafissatou avait également eu une blessure à l'épaule et que ses collants avait été "déchirés" dans la chambre 2806 du Sofitel. "Le superviseur a vu tout ça, la sécurité, les policiers, l’enquêteur du bureau du procureur a vu tout ça", a-t-il assuré, précisant que sa cliente n'avait pas "changé un seul mot" à sa version des faits depuis le début de l'affaire.
"Des inquiétudes sur la crédibilité" de la plaignante
Sauf que l'enquête "a soulevé des inquiétudes concernant la crédibilité de la plaignante", a expliqué dans la foulée le procureur Cyrus Vance. Dans une lettre adressée jeudi aux avocats de l'ex-patron du FMI et publiée par le New York Times, le bureau du procureur a en effet précisé que la plaignante avait reconnu que "son récit était erroné". Contrairement à ce qu'elle avait d'abord indiqué à la justice sous serment, elle avait, après l'agression présumée dans la suite 2806, nettoyé une chambre voisine puis était retournée dans la suite avant de rapporter l'incident à son supérieur. Les enquêteurs soupçonnent la jeune femme d'être impliquée dans des activités criminelles telles que trafic de stupéfiants et blanchiment d'argent. L'avocat de la plaignante a qualifié de "mensonges" les informations selon lesquelles elle serait mêlée à des trafiquants de drogue. "C'est archi-faux. Nous sommes des descendants d’érudits musulmans très pieux, nous ne pouvons pas nous laisser emporter par le gain facile de l’argent", a renchéri Mamadou Dian Diallo, l'un des frères de la victime présumée.
Au final, le dossier semble avoir pris une toute nouvelle tournure. Même l'avocat de la femme de chambre, Kenneth Thompson, a admis que l'affaire paraissait compromise. "Nous pensons que le procureur du district pose les fondements d'un non-lieu", a-t-il reconnu, maintenant les accusations de sa cliente. "Je vais me montrer devant les caméras pour dire au monde entier ce qu'a fait Dominique Strauss-Kahn", aurait d'ailleurs assuré cette dernière à son avocat. Il faudrait le faire rapidement. Avant la prochaine audience du 18 juillet.
L’affaire, en tout cas, est de plus en plus complexe et peut-être ne saurons-nous jamais la vérité de ce qui s’est réellement passé dans cette suite du Sofitel ?
Source :leJDD.fr 1er juillet 2011
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