Mardi 27 mars au soir, en meeting à Lille, Jean-Luc Mélenchon a mis en garde François Hollande contre "les actes de divisons à gauche". Mais les coups les plus durs ont été réservés aux "chacals" du Front national et plus particulièrement à Marine Le Pen, assimilée "à une bête malfaisante". Après la démonstration de la Bastille, Lille restera une bonne opération dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon qui continue à grimper dans les sondages !.. A tel point que le leader du Front de Gauche s'imagine déjà devant François Hollande au premier tour !..
Un petit salut depuis le balcon et Jean-Luc Mélenchon s’engouffre dans le zénith de Lille. En bas, de nombreux militants rassemblés devant la salle s’apprêtent à regarder le meeting sur écran géant. A l’intérieur, le grand hall est plein, les drapeaux rouges tournoient dans une ambiance de stade de foot. Applaudissement, cornes de brume, et rugissement de plaisir lorsque le nom de Mélenchon est prononcé. "Résistance", scandent avec vigueur les sympathisants. Soit 23.000 personnes, selon l’organisation. "Aujourd'hui, nous n'avons plus de limites!", lance Martine Billard, la première oratrice de cette soirée.
Jean-Luc Mélenchon, qui talonne désormais Marine Le Pen dans les sondages, ne compte pas relâcher la pression sur la candidate d’extrême droite. Le but? Lui ravir définitivement la troisième place pour éviter tout scénario rappelant 2002. Et mettre ainsi hors jeu l’appel au vote utile lancé en particulier par François Hollande. Alors le candidat du Front de gauche y va franchement. Après Toulouse, dit-il "le danger était extrême qu’on se mette à partir dans le délire de la famille Le Pen", avec une candidate qui "vocifère contre les musulmans". Il poursuit : "Le tueur en série n’est arrivé à rien et les chacals du Front national non plus".
Les yeux tournés vers le premier tour, il attaque : "L’infecte vague brune a commencé à reculer (…) Savoir s’ils sont des fascistes, c’est une question que nous allons trancher avec des bulletins de vote". "Le vote utile, c’est le vote qui fait que la bête malfaisante ne ressorte pas de la cage dans laquelle on l’a fait rentrer", argumentait-il lors de la conférence de presse d’avant meeting. Une réponse à une Marine Le Pen qui a déclaré lundi à son propos : "Il ne fera pas la moitié des voix que je ferai".
"Nous n'avons pas de leçon à recevoir de ces racistes professionnels"
La charge contre le FN n’avait jamais disparu des meetings mais elle retrouve là une vigueur nouvelle. Un peu plus tôt, Pierre Laurent avait donné le ton : "Nous n'avons pas de leçon à recevoir de ces racistes professionnels", expliquait le leader du PC qualifiant les dirigeants du FN de "fascistes bruns".
Au cours de son meeting, Mélenchon est également passé à son thème du jour : l’emploi. Il a vanté les 35 heures, la retraite à 60 ans créatrice d’emplois, selon lui, et préconisé des visas sociaux et environnementaux aux frontières de l'Europe pour lutter contre les délocalisations. Avant de réaffirmer sa volonté d’un smic à 1.700 euros. Façon de souligner que sur l’augmentation du SMIC, il trouve François Hollande trop frileux. "Quand on est de gauche on qu’on arrive au pouvoir, le SMIC on l’augmente, cela fait partie des figures imposées", tranche-t-il, la main droite virevoltante et la gauche dans sa poche. Voilà le socialiste avertit.
Mélenchon et "les actes de divisions" de François Hollande
Ce mardi soir, le candidat du PS a eu le droit à beaucoup d’attention. En forme de sévère mise en garde : "Je suis inquiet de ce que j’observe. Ce n’est vraiment pas une bonne chose de que de multiplier les actes de divisons à gauche comme est en train de le faire François Hollande". Soucieux, dans le même temps, de ne pas faire siffler le leader socialiste, il prévient : "on reste calme, c’est de l’explication de fond là". Puis de pointer les différences entre des socialistes qui voudraient "composer avec la finance" quand lui souhaite "l’affronter". Et de demander à Hollande d’"en finir avec ces manières" de celui "qui dit puisque je suis devant je fais ce que je veux".
Son rêve? Doubler François Hollande, justement. "Notre intention est d’être en tête de la gauche" au premier tour, relève Jean-Luc Mélenchon. L’annonce – pour le moins ambitieuse- n’est pas nouvelle mais elle résonne différemment depuis que le leader du Front de gauche s’approche, comme il dit, du "ring central". Toujours sur son nuage de la Bastille, Jean-Luc Mélenchon a prophétisé : "inéluctablement, notre heure viendra", "il y aura un gouvernement du Front de gauche dans notre pays". Un peu plus tôt, l’euphorie avait gagné le traditionnellement placide Pierre Laurent. "Nous ne sommes pas la voiture balai du PS, nous sommes en train de devenir la locomotive de toute la gauche". Reste à savoir si le 22 avril sera une halte ou un terminus.
Source : leJDD.fr 28-03-2012
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)