
Brian Cowen, Premier ministre irlandais, a officiellement déclaré samedi la victoire du "oui" lors du référendum de ratification du traité de Lisbonne. 67,13% des votants ont penché en faveur de l'Union européenne.
Recalé au premier tour, accepté au second. Le 'oui' au référendum sur le traité européen de Lisbonne l'a emporté en Irlande. Le Premier ministre irlandais, Brian Cowen, a officiellement annoncé que 67,13% de ses concitoyens avaient accepté le texte: "Aujourd'hui, le peuple irlandais a parlé d'une voix claire et forte. C'est un grand jour pour l'Irlande et c'est un grand jour pour l'Europe", a-t-il affirmé en début d'après-midi, accompagné de plusieurs ministres. En 2008, le 'non' irlandais avait jeté le doute sur l'avenir du traité censé adapter les institutions européennes à une Union élargie, qui doit être ratifié par les 27 États membres pour entrer en vigueur.
Le score officiel en faveur du traité s'est fixé à 67,13% des votants. C'est bien mieux que ce qu'avait annoncé Billy Timmins, directeur des élections pour le parti d'opposition Fine Gael, qui estimait la victoire des partisans du "oui" à 60%. Vendredi soir, un membre du Fianna Fail, le parti au pouvoir, évoquait "un vote favorable à environ 53%", selon des sondages officieux de sortie des urnes.
Un encouragement pour la République tchèque et la Pologne
A Dublin, la participation au scrutin s'établissait à 57% à l'heure de fermeture des bureaux de vote. Le taux de participation définitif s'établirait à 59%, contre 53% lors du référendum de juin 2008. Ce chiffre, inespéré, dément l'idée d'un vote-sanction contre le gouvernement, craint par les partis d'opposition qui soutiennent le traité de Lisbonne. Le Premier ministre, Brian Cowen, avocat du traité européen, a donc été entendu. Il avait appelé les électeurs à oublier le temps d'une journée leur mécontentement à son égard pour renforcer la place de l'Irlande dans l'UE et faciliter ainsi la sortie de la récession économique.
Les analystes suggéraient avant le référendum qu'un second rejet écornerait l'image de l'Irlande à l'étranger, notamment auprès des investisseurs étrangers sur lesquels compte l'île pour financer son déficit public grandissant, après avoir échappé grâce à l'euro à un effondrement semblable à celui de l'Islande. La décision des trois millions d'Irlandais est aussi très attendue dans le reste de l'Europe, où 24 pays ont déjà ratifié le traité de Lisbonne. Seules la République tchèque et la Pologne n'ont pas encore adopté le texte, mais le président polonais Lech Kaczynski s'est dit prêt à le faire rapidement si les Irlandais votaient 'oui'.
Son homologue tchèque, Vaclav Klaus, a suspendu sa décision à celle de la Cour constitutionnelle, saisie par 17 sénateurs hostiles au traité dit "simplifié". Beaucoup d'observateurs considèrent néanmoins que Vaclav Klaus ne pourra résister longtemps aux pressions européennes qui s'exerceront pour qu'il ratifie le traité avant la fin de l'année et surtout avant les législatives en Grande-Bretagne, prévues d'ici juin 2010. Ce scrutin pourrait en effet ramener les Conservateurs eurosceptiques au pouvoir, qui ont annoncé vouloir consulter, eux aussi, leur population.
Source : lejdd.fr 03-10-2009