
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a annoncé mercredi devant les députés que la France était atteinte d'une épidémie de grippe A.
Elle est là, l'épidémie. Roselyne Bachelot a considéré mercredi que l'épidémie de grippe A a débuté en France avec un doublement du nombre de cas en une semaine. Pas question pour autant de passer à la phase 6 d'alerte, a précisé la ministre de la Santé devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, "l'impact de la pandémie ne le justifiant pas" pour le moment.
La ministre s'est fondée sur le dernier point de l'Institut de veille sanitaire (InVS) pour qui "l'épidémie a débuté en France métropolitaine". L'InVS, qui ne donne plus d'estimation propre, se base sur deux indicateurs. D'une part, le réseau Sentinelle de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) souligne que le nombre de consultations pour la "grippe clinique" a effectivement doublé d'une semaine à l'autre, de 103 000 consultations du 7 au 13 septembre contre 52 300 la semaine précédente.
Vaccins à la mi-octobre
D'autre part, l'InVS cite le réseau des groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog), qui fait état de 23 000 cas pour la semaine du 31 août au 6 septembre, et les derniers points fournis par SOS Médecins. "Le virus A (H1N1) est majoritaire en France métropolitaine" chez les personnes consultant pour des symptômes grippaux, souligne l'InVS.
Au 16 septembre, la France avait enregistré 26 décès depuis l'apparition de l'épidémie, dont cinq en métropole et le reste dans les DOM-TOM, pour la plupart des malades souffrant déjà d'autres pathologies lourdes et souvent multiples. Devant la commission des Affaires sociales, Roselyne Bachelot a estimé que, pour les cas graves, le système hospitalier pourrait "absorber quantitativement une vague épidémique, calculée sur la base d'hypothèses pessimistes". Elle a ainsi indiqué que la capacité des respirateurs mobilisables en faveur de patients supplémentaires était de 9 100 unités.
Par ailleurs, les vaccins devraient être disponibles autour de la mi-octobre. Le lancement de la campagne de vaccination restera tributaire des autorisations de mise sur le marché, a précisé la ministre, excluant d'avoir recours à des vaccins "qui n'auraient pas toutes les garanties nécessaires".