
"Le monde change, il faut que les gens changent aussi." Dans l'entourage d'Éric Woerth, on donne volontiers dans le slogan publicitaire. Pour dédramatiser la situation ? Reste à savoir si cette formule sera du goût des banquiers français, que le ministre du Budget rencontre depuis 8h30, mardi matin. Pas certain, à en croire le menu des discussions...
Le ministre devrait en effet inviter les représentants de la Fédération bancaire française (FBF, qui regroupe 450 établissements) à amplifier leur coopération avec les services fiscaux. Comment ? "En livrant les noms de leurs clients qui procèdent à des transferts importants à l'étranger", glisse-t-on au cabinet d'Éric Woerth, qui souhaite à l'avenir une collaboration "très régulière" des banques françaises.
Restera ensuite à établir avec les banquiers français la somme plancher à partir de laquelle le transfert d'argent d'un usager déclenchera l'alerte bancaire. Pour cela, une seconde réunion a déjà été fixée avec les banquiers.
Après avoir révélé sa liste de 3.000 contribuables soupçonnés d'avoir des comptes non déclarés en Suisse, le ministère du Budget souhaite surfer sur la vaque qu'il a lui-même créée. Un décret est en cours d'élaboration pour inscrire dans le marbre le nouveau processus de coopération des banques. Objectif : "le faire passer avant la fin du mois", explique-t-on. "Ça se fait en Irlande avec de bons résultats. Pourquoi pas chez nous ?"
Source : lepoint.fr 08-09-2009